Un artiste dans la tourmente. Depuis vendredi dernier, le prochain représentant de la France au concours de l'Eurovision, le jeune Bilal Hassani, tout juste âgé de 19 ans, est au coeur d'une polémique qui ne semble pas prêt de s'éteindre. L'incendie s'est déclaré avec un tweet daté de 2014, exhumé des tréfonds de Twitter alors que le chanteur n'était âgé de 14 ans et dans lequel on pouvait lire : "Le crime contre l'Humanité vient d'Israël". Un message d'autant plus fâcheux que le concours de la chanson européenne se déroulera au mois de mai prochain à Tel-Aviv... en Israël. Le jeune homme s'est expliqué quelques heures plus tard sur Twitter en expliquant ne pas être l'auteur de ce tweet.
Mais un autre élément compromettant a ensuite fait le tour des réseaux sociaux, une vidéo cette fois, datée de 2018 dans laquelle l'interprète de "Roi" exécute une mini-chorégraphie dans la rue en présence d'amis, tout en lançant, très joyeux : "La France a vraiment souffert : attentats par-ci, attentats par-là !". Un sénateur Les Républicains des Alpes-Maritimes a estimé ce week-end qu'il s'agissait d'une "banalisation du terrorisme" et réclamé l'éviction du chanteur du concours de l'Eurovision.
C'est pour réagir à ces polémiques que Bilal Hassani, qui a porté plainte contre X pour "injures, provocation à la haine et à la violence et menaces homophobes" la semaine dernière, prend la parole ce lundi dans les pages du "Parisien". Revenant sur l'affaire du tweet, il explique avoir été imprudent en partageant le mot de passe de son compte Twitter "avec une dizaine de personnes". C'est donc selon lui l'une d'entre elles qui aurait posté le message sur Israël. "Si j'avais été l'auteur de ces tweets, j'aurais fait du nettoyage pour les cacher, mais je ne connaissais pas leur existence", affirme-t-il. Et de préciser sa pensée actuelle : "Je ne considère pas qu'Israël soit responsable de crime contre l'humanité, ce n'est pas du tout mon opinion".
Quant à la vidéo où il danse en évoquant les attentats, Bilal Hassani explique qu'elle fait suite à une vidéo virale diffusée après la victoire des Bleus en Coupe du monde, dans laquelle on voyait "un type dans la rue, hyper content (qui) sautait de joie, soulagé pour le pays après les épreuves que nous avons traversées en 2015. Il a dit, tout en dansant : 'La France a beaucoup souffert, attentats par-ci, attentats par-là", résume-t-il. Bilal Hassani dénonce ainsi une vidéo "sortie de son contexte". "On la réinvente pour faire croire que je suis pro-attentats", déplore-t-il.
Pour expliquer ces polémiques, le jeune homme estime qu'il gêne une certaine partie de la population. "Ca dérange beaucoup que mes parents soient nés au Maroc et que je sois homo, on ne peut pas le nier". S'il reconnaît que ces attaques le touchent, il affirme qu'il n'en est que plus déterminé à aller jusqu'au bout. Il lance donc un appel à ses détracteurs : "Laissez-moi profiter d'un moment magique, je réalise le plus beau rêve de ma vie à l'Eurovision cette année. Laissez-moi juste un peu tranquille. Rien qu'un peu", conclut-il.