Benjamin Biolay s'est attiré les foudres du Front National. Dans son nouvel album, baptisé "Vengeance", le chanteur profite du titre éponyme pour évoquer la mort d'un ancien cadre du parti d'extrême droite. "La vengeance est un plat que certains mangent froid comme Stirbois s'est mangé son cèdre", chante-il, en référence au décès de Jean-Pierre Stirbois, disparu dans un accident de voiture en 1988.
Le parti d'extrême-droite, dirigé par Marine Le Pen, a immédiatement crié au scandale. "Le militant socialiste Benjamin Biolay a cru bon d'ironiser dans son nouvel album sur la mort de Jean-Pierre Stirbois, illustre secrétaire général du Front National de 1981 à 1988 et modèle en matière d'enracinement local et de respect des militants" peste le parti dans un communiqué. Pour le Front National, Jean-Pierre Stirbois était tout l'inverse de Benjamin Biolay, "rebelle en peau de lapin qui a reçu l'agrément de la classe dominante". "On verra dans les propos de Benjamin Biolay les signes évidents d'un complexe d'infériorité ou d'une admiration refoulée à l'égard des militants du Front National" raille le parti d'extrême droite.
Ce matin, le chanteur tente de calmer le jeu dans une interview accordée au Parisien. "Il n'y a rien de cynique dans ces mots, se défend le chanteur. Ce sont des phrases qui me viennent, pas des prospectus politiques. Je dis juste qu'il s'est pris un arbre, je ne juge pas. Certes, je suis un militant socialiste, j'ai soutenu François Hollande, mais je ne suis pas un militant anti-FN."
Le chanteur indique avoir tout de même reçu des menaces de mort mais relativise la réaction du Front National. "Ils s'attaquent à moi parce que l'on me voit beaucoup actuellement alors que cette phrase a déjà été mise en exergue depuis des semaines. C'est le morceau le plus expérimental de l'album, il ne passe pas à la radio, ne sera pas un hit dans les campings. Si j'avais voulu écrire une chanson anti-FN, j'aurais fait autre chose", assure Benjamin Biolay.