Christopher Baldelli (RTL) : "Ce qui compte, ce ne sont pas les objectifs que l'on fixe mais ceux que l'on atteint"

RTL au sommet. La station sort grande gagnante de la vague d'audiences radio novembre/décembre 2016, encore suivie par France Inter. Avec 6,82 millions d'auditeurs, la radio de la rue Bayard atteint sa meilleure audience depuis 2010, empochant 391.000 curieux sur un an. Afin de commenter ces chiffres, puremedias.com s'est entretenu avec Christopher Baldelli, le président de RTL Radio en France.

Propos recueillis par Florian Guadalupe.

puremedias.com : RTL est de nouveau leader toutes radios confondues. Presque intouchable, êtes-vous devenu le Armel Le Cléac'h des ondes ?
Christopher Baldelli : Non, personne est intouchable. Mais c'est vrai que RTL sur ce sondage est plus que leader. Effectivement, nous sommes leaders sur tous les critères sur cette vague, comme nous le sommes sur l'ensemble de l'année 2016. Une année qui a montré le leadership total et la dynamique de RTL. J'ajouterai que la performance est d'autant plus exceptionnelle que c'est, toutes vagues confondues, la meilleure performance depuis 2010. Si on repart sur les quinze dernières années, c'est la deuxième meilleure performance. C'est vrai que là, RTL est plus que jamais au sommet.

Vous avez une matinale en très bonne santé, qui progresse. Ce n'est pas frustrant, malgré cela, de rester numéro 2 ?
Sincèrement, sur ce sondage comme sur l'année 2016, on a rempli tous nos objectifs et on a énormément de motifs de satisfaction. Ce que je vois, c'est que RTL progresse sur ses deux pieds, c'est-à-dire qu'aussi bien l'info progresse, la matinale est à +4% et la tranche info de midi est à +16%, que l'ensemble des programmes, à commencer par Julien Courbet, qui fait la plus grosse progression, avec +18%, et Stéphane Bern. Il y a aussi Laurent Ruquier, qui bat le record des "Grosses Têtes" en audience cumulée.

Julien Courbet réalise la plus forte progression sur toute la grille, comment l'expliquez-vous ?
La qualité du travail produit ! Ce n'est pas parce qu'on change des programmes ou qu'on change une grille, qu'on progresse. Mais quand on ne change pas comme RTL, ce qui est le cas depuis un peu plus d'un an, on continue à progresser et on a une dynamique. C'est le cas de Julien Courbet, qui est en place depuis plusieurs années. Tous les jours, il fait un programme qui est encore meilleur. Les auditeurs ne se trompent pas ! Ceux qui sont là sont satisfaits, ils restent, et puis le bouche-à-oreille fonctionne. Ceux qui ne connaissent pas ou qui viennent de découvrir apprécient car le programme est bon, et deviennent fidèles. C'est ce qui se passe sur l'ensemble de notre grille.

Vous avez évoqué tout à l'heure le record historique des "Grosses Têtes" avec Laurent Ruquier (1,4 million d'auditeurs en moyenne, +147.000 sur une vague). Où s'arrêtera-t-il ?
Aujourd'hui, je ne sais pas où. Il ne cesse de progresser à des niveaux jamais atteints. Mais là encore, c'est l'hommage rendu au travail et l'intelligence de Laurent Ruquier et des équipes qu'il a su agglomérer autour de lui. A partir de là, quand on a un programme aussi bon avec une aussi belle dynamique, les probabilités qu'il continue à progresser existent vraiment.

Après une si bonne vague et audience annuelle, quels sont les objectifs que vous vous fixez pour 2017 ?
Je pense qu'en matière d'objectif, le nôtre est assez simple. C'est que RTL reste première radio de France et que le groupe RTL, avec RTL2 et Fun Radio demeure en parts d'audience le premier groupe privé radio de France. Je ne me lancerai pas dans des définitions d'objectifs comme le font certains de mes concurrents. J'ai un exemple récent, quand même assez énorme, c'est un dirigeant de RMC, ou un ex-dirigeant de RMC, qui annonce, après avoir annoncé qu'il allait battre Europe 1 - ce qui n'est toujours pas le cas de RMC sur ce sondage -, que maintenant son objectif est RTL. J'aurais tendance à dire qu'avant d'annoncer ça, il ferait bien déjà de remplir son premier objectif de battre Europe 1, ce qui n'est pas le cas, puis de battre franceinfo, puis de battre France Inter, etc. On peut toujours fixer des objectifs en sortant tambours et trompettes ! Ce qui compte ce ne sont pas les objectifs que l'on fixe, mais les objectifs que l'on atteint. Moi, en ce qui me concerne, je suis fier du travail de RTL et de toutes ses équipes, car les objectifs sont atteints.

Quels sont les chantiers sur lesquels vous allez devoir encore travailler ?
On travaille déjà sur la grille de rentrée. Il n'y a pas véritablement de chantiers, mais on a des radios, RTL2, Fun Radio, où on va continuer à travailler sur des nouveautés.

Comment se déroulent les négociations entre M6 et RTL ?
On est dans une phase de demandes de certaines autorisations, du CSA, des comités d'entreprise, etc. Le processus continue tel qu'il est prévu. Tout se passe normalement.

Dans cet accord, que va gagner RTL ?
Le fait de s'adjoindre à un groupe fort, un groupe multimédia. M6 est un groupe de télévision et numérique également puissant. Un plus un feront plus que deux.

Comment allez-vous gérer les animateurs de RTL qui travaillent à la télévision dans d'autres groupes que M6 ?
Nous garderons une ligne indépendante sur la radio RTL, dans une logique de radio généraliste. Nous travaillerons comme nous le faisons aujourd'hui, aussi bien avec des animateurs de M6 que des animateurs d'autres chaînes de télévision, ils seront toujours les bienvenus sur RTL. L'objectif n'est pas du tout de faire de RTL la radio de M6. Prenons les talents où ils sont, il y en a dans le groupe M6 et il y en a ailleurs.