Le retour à la vie d'avant paraît désormais un horizon très lointain. Ce mercredi, le ministère de la Culture dévoilera les résultats d'une enquête portant sur le comportement des Français en matière de sorties culturelles dans le contexte d'une crise sanitaire qui est au coeur de toutes les préoccupations depuis dix-huit mois. Les enseignements de ce sondage - réalisé en ligne par l'institut Harris entre le 31 août et le 3 septembre derniers auprès d'un échantillon représentatif d'un peu plus de 3.000 personnes âgées de 18 ans et plus - sont inquiétants pour le secteur culturel, comme le dévoile "Le Monde". A commencer par le cinéma.
Seules 51% des personnes interrogées affirment qu'elles sont retournées voir un film depuis l'instauration du passe sanitaire le 21 juillet dernier. Avant la crise, 76% d'entre elles avaient pourtant l'habitude de s'y rendre. Dans ce contexte, seuls les films les plus attendus tirent leur épingle du jeu tels "Dune" de Denis Villeneuve avec 2,65 millions de spectateurs à l'issue de sa septième semaine d'exploitation ou "Mourir peut attendre" avec Daniel Craig qui totalisait la semaine dernière 2,16 millions de fans de la saga James Bond. A l'opposé, des longs-métrages tels que "L'origine du monde" de Laurent Lafitte, peinent à trouver leur public (227.000 spectateurs seulement au bout de cinq semaines).
"On sent chez les spectateurs une volonté de limiter les risques, de sécuriser leur soirée", témoigne pour sa part Pierre-Yves Lenoir, directeur du théâtre des Célestins à Lyon, interrogé par "Le Monde". Un milieu théâtral qui paye un lourd tribut dans ce contexte de crise sanitaire puisque seulement 25% de ses spectateurs sont de retour.
Et d'ici la fin de l'année, l'horizon ne semble pas en voie de s'éclaircir, comme en témoigne l'enquête de Harris. 32% des sondés estiment qu'ils retourneront moins au cinéma qu'avant la crise d'ici décembre, même si 57% estiment qu'ils n'y iront ni plus, ni moins souvent qu'avant la pandémie. Par peur du virus, 74% des Français interrogés privilégient les loisirs de plein air aux sorties culturelles.
Enfin, 24% des personnes optent désormais pour les moyens numériques pour étancher leur soif de culture ; un chiffre qui grimpe à 32% chez les moins de 35 ans. Une nouvelle étude commandée par le gouvernement en décembre prochain permettra de saisir l'évolution de cette tendance.