Eviter l'embouteillage. Réuni en conseil d'administration mercredi, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a adopté une mesure exceptionnelle concernant l'exploitation des films. Compte tenu de la fermeture des salles de cinéma en vigueur partout en France depuis le 30 octobre dernier, qui a bouleversé le calendrier de sortie des longs-métrages et provoqué de nombreux reports, l'institution à décidé de déroger à la chronologie des médias.
Au cas par cas, il sera en effet possible pour les professionnels privés de grand écran, de déposer une demande pour que leur film puisse être visible sur l'ensemble des modes de diffusion disponibles, qu'il s'agisse d'une sortie directe en DVD ou blu-ray, d'un passage à la télévision, d'une vente à l'acte sur les plateformes de vidéo ou d'une mise en ligne sur un service de type Netflix ou Amazon Prime Video. Si une mesure similaire avait été prise au printemps 2020, elle avait été limitée aux plateformes de VOD. Tous les films qui ne passeront pas au cinéma compte tenu des circonstances pourront conserver les aides reçues du CNC.
Mais le président de l'établissement public, Dominique Boutonnat, s'est fait fort de préciser dans un communiqué publié ce jour que "la salle demeure le lieu privilégié pour découvrir une oeuvre" et que la chronologie des médias ne sera donc pas remise en cause par ce dispositif.
Les demandes de dérogation seront recevables pendant toute la période de fermeture des salles et jusqu'à un mois après leur date de réouverture même si, à l'heure actuelle, aucun calendrier précis n'a été arrêté. Le président de la République a seulement évoqué mercredi soir lors de son allocution une perspective de réouverture des lieux culturels à partir de la mi-mai.
Enfin, si cette mesure ne permettait pas de réguler le flux des sorties de films, elle pourrait, selon le CNC, "être complétée par un accord entre distributeurs visant à mettre en place un calendrier concerté des sorties en salles". Cet éventuel accord sera soumis à l'avis favorable de l'Autorité de la concurrence.