Vrai bug ou hallucination ? Le temps d'une journée, des internautes français et une partie de la presse sont tombés lundi dans une véritable hystérie collective. Ils ont accusé Facebook d'avoir publié sur le mur de ses abonnés des messages privés. La direction du site a démenti formellement mais des ministres demandent des éclaircissements.
Une polémique de plus pour le réseau social de Mark Zuckerberg. Après son introduction en bourse ratée, Facebook est accusé hier par des internautes français, relayés par plusieurs médias dont le site internet du quotidien Métro (groupe TF1), d'avoir publié sur le mur (public) de certains de ses abonnés d'anciens messages issus de leur boite aux lettres (privés donc) datant de 2007 à 2009. Très vite, le web s'est affolé et, sur Facebook, les utilisateurs ont multiplié les statuts d'alerte pour inviter leurs amis à vérifier leur wall et supprimer les dits messages.
La direction de Facebook a réagi dans la soirée, expliquant qu'il s'agissait de vieux messages laissés sur son mur des amis. "Les messages sont de vieux posts du wall qui ont toujours été visibles sur les profils des utilisateurs. Il n'y a pas eu de bug ni violation de la vie privée", a expliqué Andrew Bosworth, ingénieur en chef chez Facebook. "Les internautes ont simplement oublié comment ils utilisaient le wall à l'époque". "Un petit nombre d'utilisateurs ont fait part de leurs préoccupations concernant ce qu'ils ont pris par erreur pour des messages privés apparaissant sur leur mur", a précisé un autre porte-parole.
La direction du site a assuré qu'il était impossible de mélanger messages privés et publics puisque ceux-ci étaient "sur deux systèmes séparés". Mais à l'époque, on ne pouvait ni liker ou ni commenter les messages publics et donc, les internautes avaient l'habitude de se parler par messages interposés sur les walls. Des vieux messages dont le ton et le contenu ont pu surprendre les utilisateurs d'aujourd'hui. Une version que semble confirmer certains journaux ce matin, qui rappelle que ce malentendu avait déjà trompé des internautes finlandais en décembre 2011.
Quoi qu'il en soit, Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg, les deux ministres en charge de l'économie numérique au sein du ministère de l'Economie, demandent des éclaircissements. Dans un communiqué les ministres ont demandé à Facebook de s'expliquer devant la CNIL et de donner "des explications claires et transparentes sans délais à nos concitoyens", ajoutant "Ils souhaitent connaître la nature exacte du problème : s'agit-il d'une modification impromptue de la présentation des données qui a désarçonné les utilisateurs ? ou y a-t-il eu rupture de confidentialité à travers la publication de messages privés ?".