Orange veut tordre le bras à TF1. Le groupe audiovisuel dirigé par Gilles Pélisson alimente la chronique depuis qu'il réclame à être rémunéré par les opérateurs téléphoniques en échange de la diffusion du signal de ces cinq chaînes gratuites. Dans ce conflit larvé entre la Une et les opérateurs - à l'exception logique de Bouygues Telecom qui appartient au même groupe que TF1 -, SFR avait déjà tapé du poing sur la table en mai dernier, en saisissant le CSA pour lui demander d'arbitrer le différend pour l'heure irréconciliable.
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Alors que le gendarme de l'audiovisuel devra faire connaître sa position sur le dossier d'ici la fin de l'été et pourrait se déclarer incompétent - ce qui renverrait TF1 et SFR devant un tribunal -, c'est au tour d'Orange de montrer les muscles pour espérer prendre l'avantage dans le rapport de force. Selon une information des Échos, le groupe dirigé par Stéphane Richard vient de saisir le tribunal de commerce pour abus de position dominante contre TF1. Une décision peu surprenante alors que les négociations entre la Une et l'opérateur au logo orange étaient au point mort.
Depuis le 1er juillet dernier, Orange ignore la demande émise par le groupe TF1 de suspension de la diffusion de ses cinq chaînes dans les offres OTT de l'opérateur. En avril dernier, Canal+, SFR puis Free avaient fait de même, en passant outre l'ultimatum émis par la première chaîne. De fait, à l'heure actuelle, Orange, Free, SFR et Canal+ continuent de diffuser les chaînes du groupe TF1 via internet, sur les ordinateurs et sur les terminaux mobiles, contre la volonté de ce dernier.
En l'absence de nouvelles négociations entre les belligérants, aucune sortie de crise n'est envisageable avant au moins plusieurs mois d'autant plus que, selon BFM Business, TF1 a fixé à fin août un nouvel ultimatum aux opérateurs pour la diffusion de son signal sur les box. En l'état, il n'y a aucune chance que ces derniers obtempèrent. En avril dernier, interrogé par Les Echos, Stéphane Richard avait dénoncé la tentative de TF1 d'imposer un "impôt privé" aux opérateurs. Dans ce bras de fer dans lequel chacun se croit en position de force, la partie ne fait peut-être que commencer...