La réponse du berger à la bergère. Dans son édition du 2 mai dernier, "Télérama" a présenté l'affiche de la finale de la Coupe de France en employant des termes qui ne sont pas passés inaperçus. La rencontre, suivie sur France 2 par 6,4 millions de téléspectateurs (28,3% du public), opposait le petit club de Vendée Les Herbiers à la prestigieuse équipe du Paris Saint-Germain, une rencontre gagnée 2-0 par les Parisiens.
Mais en faisant mine de plaindre les Vendéens, l'hebdomadaire en a profité pour se moquer d'eux en accumulant les poncifs. "Prendre une fessée monumentale devant la France entière, faire un long voyage dans un vieux bus des années 1970 sans climatisation où ça sent le jambon-beurre et devoir poser une RTT le lendemain pour s'en remettre... Une raclée et des vacances forcées, ça fait beaucoup", résumait "Télérama".
Ce texte n'a pas bien été accueilli localement à en croire le ton de la réponse formulée par la journaliste Céline Bardy. Dans un billet publié dimanche dans "Ouest France", celle-ci a choisi de répondre sur le même ton, et point par point, aux propos de ses confrères. Elle souligne d'emblée que le score de la soirée ne peut pas être qualifié de "raclée monumentale", malgré les deux divisions d'écart entre les deux équipes. La journaliste a même été jusqu'à s'assurer que les autocars vendéens sont "récents" et "dotés de climatisation". "J'ai vérifié auprès du voyagiste Nicolas Rigaudeau, par ailleurs lecteur de 'Télérama'", souligne-t-elle, non sans ironie.
Elle en profite par ailleurs pour donner une petite leçon de vocabulaire à la rédaction de "Télérama" en rappelant que "les bus circulent en ville ou en agglomération" et qu'il vaut donc mieux utiliser le terme "autocar". Quand au postulat qui consiste à dire que les joueurs amateurs sont montés contraints et forcés à la capitale, la journaliste de "Ouest France" s'inscrit en faux. "Les Vendéens croisés mardi étaient ravis d'aller voir un match de foot à Paris", affirme-t-elle, tout en précisant que la spécialité locale est le jambon-mogettes et non pas le jambon-beurre.
Céline Bardy invite enfin ses confrères à venir se rendre sur place pour parler en connaissance de cause. "Si un jour vous passiez le périphérique et vous retrouviez en province, venez nous voir, nous vous ferons découvrir la Vendée. Vous pouvez même venir en TGV si l'autocar vous incommode", conclut-elle.