Bloody July. A Canal+, le mois de juillet prend les allures d'un vaste jeu de massacre piloté par Vincent Bolloré. Après le limogeage de Rodolphe Belmer au début du mois, c'est le départ de Renaud Le Van Kim de sa propre société de production qui a été révélé jeudi dans la presse. Dans l'après-midi de vendredi, c'était au tour d'Ara Aprikian, patron du pôle gratuit du groupe, (D8, D17, iTELE) de voir son éviction rendue publique. Un dernier départ largement commenté dans le milieu des médias mais aussi sur les réseaux sociaux où le hashtag "TouchePasaMonAra" figurait hier parmi les sujets les plus commentés.
C'est désormais au tour des auteurs des "Guignols" d'être poussés vers la sortie. Selon Le Parisien, Lionel Dutemple, Julien Hervé, Philippe Mechelen et Benjamin Morgaine ont ainsi été virés de leur poste pour cause notamment de salaires trop élevés. D'après le quotidien, les plus anciens auteurs pourraient gagner jusqu'à 35.000 euros brut par mois. Les quatre hommes collaboraient à l'émission depuis 16 ans pour les deux premiers, 7 ans pour le troisième et 3 ans pour le dernier. La chaîne n'a pas commenté l'information.
Cette révélation s'oppose au ton rassurant adopté par Canal+ ces dernières semaines. Après avoir envisagé la suppression du programme, Vincent Bolloré s'était finalement résolu à laisser vivre "Les Guignols" la saison prochaine devant le tollé provoqué par leur possible disparition.
L'émission satirique n'en a pas moins été réléguée sur le crypté la saison prochaine avec une diffusion quotidienne à 20h50. "Nous considérons que c'est une pépite et nous voulons donc développer son exposition", expliquait Maxime Saada, le nouveau directeur général de la chaîne, mercredi dans Le Figaro. Ce dernier précisait que "Les Guignols" seraient visibles en clair le dimanche sur Canal+ et sur Dailymotion à la suite de leur diffusion. Voulant rassurer, il expliquait aussi que le budget de 17 millions d'euros de l'émission était garanti par la chaîne.
Il n'en reste pas moins que cette éviction des auteurs historiques des "Guignols" marque une nouvelle étape dans la reprise en main très musclée imposée par Vincent Bolloré depuis plusieurs semaines. L'homme d'affaires compte visiblement bien profiter de la torpeur estivale pour se débarrasser jusqu'au bout des collaborateurs qu'il ne souhaite pas conserver dans son groupe. La vague de départs est donc sans doute loin d'être finie...