A défaut de posséder les droits du championnat français, dévolus à DAZN et BeINsports, Canal+ peut se targuer d’avoir ceux de la Ligue des champions. Et pourtant, le groupe, connu pour son offre centrée sur le sport, aurait pu être privé des deux… à cause d’une imprimante récalcitrante. L’anecdote a été racontée par Maxime Saada dans les colonnes de "L’Equipe Magazine", à l’occasion d’un article coulisses sur le 40e anniversaire de la chaîne cryptée. "Un peu avant 15 heures, le 28 novembre 2019, on doit remettre une offre pour les droits de la Ligue des champions. À l'époque, on ne la diffuse plus, et un an et demi auparavant, nous sommes revenus sans droits de l'appel d'offres de la Ligue 1. Cet appel d'offres est donc clé, le droit le plus important sur lequel j'ai jamais misé", recontextualise le président du directoire, sous pression après avoir cédé pour la première fois de son histoire les images de la compétition domestique à Mediapro.
Il poursuit : "Pierre Lelong, mon responsable des acquisitions à l'époque, m'avait dit : 'Dans ce milieu, il y a quand même beaucoup de loulous. Donc j'envoie toujours l'offre à deux ou trois minutes de la deadline'. Sereinement, il entre dans le bureau de mon assistante pour imprimer l'offre, me la faire signer et la scanner à l'UEFA. Mais là, bourrage papier ! L'heure tourne et je commence à m'inquiéter". Finalement, Maxime Saada doit son salut à la persévérance de plusieurs de ses hommes, partis en quête d’une autre imprimante à toute vitesse. "Une minute trente plus tard, je les vois revenir en sueur, une feuille à la main, je la signe et on la scanne... À l'heure pile, dans les dernières secondes de l'échéance. L'histoire ne dit pas si l'UEFA l'aurait acceptée si on l'avait envoyée une minute après la deadline", se souvient alors le dirigeant, victime alors du plus gros coup de stress de sa carrière de négociateur.
Débutée en 1999, l'idylle, parfois tumultueuse entre Canal+ et la plus prestigieuse des compétitions continentales, se poursuivra, au moins, jusqu'en 2027. La chaîne a en effet acquis les droits de retransmission de l'intégralité des trois Coupes d'Europe de football ces prochaines années. Pour la saison en cours, ce sont 546 rencontres qui seront proposées à ses abonnés, dont celles des quatre clubs tricolores (Paris Saint-Germain, Lille, Brest et Monaco) puisque le diffuseur mobilise, en plus de son antenne premium, ses antennes annexes (Canal+ Foot, Canal+ 360 et Canal+ Sport) mais aussi 18 nouvelles chaînes Canal+ Live. Un dispositif enrichi par un multiplex et l'expertise de "consultants de renom" en plateau, comme s'en est félicité le groupe.