"Un ministre ne devrait pas dire ça". Dans une interview accordée au "Figaro ", Maxime Saada, le président du directoire du groupe Canal+, a commenté les récentes prises de paroles de la ministre de la Culture. Lundi dernier, dans les colonnes du "Monde", Rima Abdul Malak a appelé à "responsabiliser les présentateurs, les chroniqueurs, mais aussi les patrons de chaînes, pour leur rappeler que l'autorisation d'utilisation gratuite de leurs fréquences s'accompagne d'obligations".
Elle avait, en ligne de mire, les chaînes C8 et CNews, deux filiales du groupe Canal+. Une mise en garde assortie d'une menace voilée. Elle a rappelé que le respect de ces obligations serait scruté par l'Arcom en 2025 au moment de renouveler - ou pas - les fréquences des chaînes gratuites. L'affaire Boyard ou les propos anti-musulmans de Jean-Claude Dassier pourraient ainsi peser dans la balance.
En décembre, la ministre avait déjà évoqué l"hypothèse" d'un non-renouvellement lors d'une interview au "Parisien". Ces menaces déplaisent fortement à Canal+. "Un ministre ne devrait pas dire ça. Quoi qu'on pense de CNews ou de Cyril Hanouna, il est insupportable d'agiter la menace d'une fermeture de certaines chaînes au prétexte qu'elles ne reflètent pas vos idées. Le pluralisme, la liberté d'expression, le débat sont des sujets fondateurs de la démocratie", a appuyé le président du directoire du groupe.
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Bien que techniquement possible, la fin de l'autorisation d'émettre de C8 et CNews semble hautement improbable. "Ce serait totalement exceptionnel, je ne dis pas que c'est ce qui va arriver, je rappelle simplement que c'est une hypothèse", rappelait la membre de l'exécutif.