Encore et toujours, lorsqu'elle est interrogée, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak doit donner son avis sur les "dérapages" de C8. Dans un long entretien panoramique au quotidien "Le Monde" , la locataire de la Rue de Valois a dû réagir aux débordements de "Touche pas à mon poste !". Elle est notamment revenue sur l'Affaire Lola et son traitement par les équipes de Cyril Hanouna.
L'Arcom est-elle suffisamment ferme et efficace lorsqu'il s'agit du dossier ? "Nous ne pouvons pas, d'un côté, reprocher à Cyril Hanouna de réclamer une justice expéditive pour le meurtre de Lola et, de l'autre, faire appel à une forme de justice expéditive pour lui ! Nous sommes dans un Etat de droit, il faut respecter le temps des procédures", plaide la ministre.
Elle rappelle que l'Arcom, l'autorité de régulation de l'audiovisuel "dispose d'un panel de moyens d'action et de sanctions" prévus par la loi. Son mot d'ordre est aujourd'hui celui de la "responsabilisation" : "Il faut responsabiliser les présentateurs, les chroniqueurs, mais aussi les patrons de chaînes, pour leur rappeler que l'autorisation d'utilisation gratuite de leurs fréquences s'accompagne d'obligations". Elle rappelle dans une menace voilée que le respect de ces obligations sera surveillé en 2025 au moment de reconduire - ou pas - la fréquence des chaînes CNews et C8. La membre de l'exécutif reste donc sur la même ligne que celle qu'elle tenait en décembre lors de son entretien au "Parisien".
Rima Abdul Malak a également dû se prononcer sur l'avenir du financement de l'audiovisuel public. Pour rappel, le Conseil constitutionnel a validé la suppression de celle-ci le 12 août dernier. La promesse de campagne d'Emmanuel Macron a cependant laissé une inconnue : où tirer les budgets de France Télévisions et Radio France ?
Pour l'instant, 3,7 milliards d'euros sont tirés de la TVA, mais d'ici 2025, la loi d'orientation des finances publiques du 28 décembre 2021 interdira d'allouer les produits d'une taxe à des secteurs qui n'ont pas de lien avec cette dernière. Pourtant, la ministre veut "(regarder) s'il est possible de pérenniser la solution actuelle – une fraction de la TVA –, qui me paraît un bon équilibre". Elle ajoute que "le travail juridique sur ce sujet est en cours, nous devrions y voir plus clair prochainement". Pour l'audiovisuel public, la visibilité reste donc réduite.