Ils interpellent la ministre de la Culture. Dans une lettre ouverte, publiée ce vendredi 28 juillet 2023 sur ses réseaux sociaux, la Société des journalistes (SDJ) du "JDD", qui faisait le pied de grue rue de Valois hier, en a appelé à Rima Abdul Malak. À moins de deux mois des États généraux de l'information, annoncés par le président de la République, Emmanuel Macron, elle implore la ministre d''agir' et de "protéger" le métier de journaliste "face à ceux qui pourraient le dévoyer de son but initial : fournir une information libre, indépendante, honnête et fiable". Une référence à la crise que traverse le "JDD" depuis l'annonce de l'arrivée de Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles", à sa tête.
Néanmoins, "le combat que nous portons depuis le 23 juin dépasse notre seule rédaction", estime la SDJ en plein conflit avec Lagardère, qui a acté cette semaine la rupture des négociations. Elle réitère dans cette lettre la principale demande qu'elle avait soumise à la ministre lors de leur premier échange du 30 juin 2023, à savoir "porter une évolution de la législation pour assurer l'indépendance réelle des rédactions".
"Cela passerait notamment par des chartes éthiques contraignantes, un droit de regard des rédactions sur la nomination de leur directeur, ou un statut protecteur pour les représentants des sociétés des journalistes", précise la SDJ, qui se réjouit que des parlementaires se soient saisis de ce dossier et aient déposé plusieurs propositions de loi ce mois-ci.
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"À l'Assemblée nationale, une proposition de loi transpartisane, portée par la députée écologiste Sophie Taillé-Polian, a été déposée la semaine dernière. D'autres députés de la Nupes travaillent à une proposition de loi pour doter les rédactions d'une forme de droit de veto ou d'approbation sur la nomination de leur direction. Au Sénat, David Assouline et plusieurs de ses collègues ont déposé, eux aussi, un texte, dont l'objectif est de 'soumettre à la validation de l'équipe rédactionnelle la nomination du directeur de la rédaction'", énumère la SDJ, qui demande expressément à la ministre de "soutenir ces initiatives parlementaires".
"Agissez pour que ces travaux ne se perdent pas dans les méandres du calendrier parlementaire, pour qu'ils soient mis à l'ordre du jour des deux chambres le plus vite possible ou qu'ils puissent être une base de travail pour un projet de loi du gouvernement voire un décret", espère, en conclusion, la rédaction du "JDD", qui a entamé ce samedi 29 juillet 2023 son 37e jour de grève.
Pour le sixième dimanche consécutif, l'hebdomadaire dominical ne paraîtra pas ce 30 juillet 2023.