C'est la fin d'un feuilleton qui a duré plus de trois ans. Maxime Saada, patron de Canal+, a été nommé vice-président du groupe Lagardère ce mercredi, a annoncé Lagardère dans un communiqué.
Maxime Saada "intègre le comité exécutif du groupe Lagardère et conserve par ailleurs ses fonctions actuelles", peut-on lire dans le communiqué de Lagardère. "Maxime Saada est un des dirigeants de médias les plus chevronnés et compétents", a assuré de son côté Arnaud Lagardère. "Nous avons hâte de travailler avec lui, et je suis personnellement heureux et flatté de le compter parmi nous", a-t-il ajouté.
À 53 ans, le dirigeant ajoute donc une ligne à son impressionnant CV : il est directeur général du groupe Canal+, président-directeur général de Dailymotion, président de Studiocanal et président du directoire du groupe Canal+. Il est également membre du Directoire de Vivendi depuis le 24 juin 2022 et Président de l'Olympia depuis le 31 mai 2023.
Une annonce qui intervient au moment du rachat définitif du groupe Lagardère par Vivendi. Le géant des médias, géré par la famille Bolloré, détient désormais 60% du capital de l'entreprise française. Un rachat qui lui permet d'étendre son contrôle sur la presse écrite, en acquérant des titres comme "Paris Match" ou encore le "JDD".
Le JDD qui a essuyé une première crise à la suite de ce rachat : après la nomination de l'ex-rédacteur en chef de "Valeurs actuelles" Geoffroy Lejeune à la rédaction en chef, 60 journalistes ont décidé de quitter la rédaction de l'hebdomadaire. Critiqué pour ses opinions conservatrices controversées, le milliardaire Vincent Bolloré est désigné par les observateurs des médias comme étant celui qui aurait permis cette nomination.
Le contexte est d'autant plus tendu que ce jeudi 30 novembre doivent débuter les "États généraux de la presse indépendante" à Paris. Réunissant plusieurs médias comme Mediapart, Streetpress ou encore des anciens journalistes du JDD, cet événement a pour objectif de lutter contre l'influence des grandes entreprises sur le droit à l'information. Le mot d'ordre ? "Libérons l'information des pouvoirs politiques, des médias de la haine, des milliardaires" faisant notamment référence à Bolloré.