Interview
Cyprien Cini (RTL) : "Si on me demande de traiter des infos dramatiques, ce serait une catastrophe"
Publié le 11 mai 2018 à 14:19
Par Florian Guadalupe | Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
A l'occasion de la Coupe du monde de football en Russie, le chroniqueur de la matinale de RTL s'est confié auprès de puremedias.com.
Cyprien Cini Cyprien Cini© Julien Knaub
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puremedias.com au rythme de Moscou. A l'occasion de la Coupe du monde de football, qui se déroulera en Russie du 14 juin au 15 juillet, les personnalités de l'univers du ballon rond se confient pendant un mois pour parler du mythique tournoi de football et de leur actualité à la télévision ou à la radio. Ainsi, Cyprien Cini, chroniqueur de la matinale de RTL et ancien journaliste sportif du "Multiplex" et du "Club Liza" a répondu à notre sollicitation.

Propos recueillis par Florian Guadalupe. Entretien réalisé le 20 avril.

Partie Coupe du monde

puremedias.com : Quel est votre meilleur souvenir d'une Coupe du monde ?
Cyprien Cini : C'est bizarre ce que je vais dire. Ca pourrait être 1998, évidemment. Mais la séance de pénos de 1986, j'avais 5 ans et demi, c'est l'un de mes premiers souvenirs de foot. J'étais à un mariage avec mes parents. Je m'en souviens comme si c'était hier. Pendant le mariage, tout le monde s'est arrêté, on a regardé la télévision. C'était une toute petite télé qu'ils avaient mise à l'arrache. Je me souviens de la séance de pénos, je ne sais pas pourquoi. A l'époque, je ne captais rien, mais tout le monde regardait.

"Je mets la couette sur ma tête et je me dis que ce n'est pas possible. C'était terrible" Cyprien Cini

Quel est le plus mauvais souvenir ?
C'est une Coupe du monde où on n'est pas allé. En 1993, face à la Bulgarie, le but de Kostadinov, je m'en souviens comme si c'était hier. Mes parents étaient sortis. J'étais seul à la maison avec mes frères et ma soeur. Il y a le but à la dernière seconde. J'étais dans mon lit. Je mets la couette sur ma tête et je me dis que ce n'est pas possible. C'était terrible.

Quel joueur a marqué ce début de siècle ?
On a le choix. On a été gâté. Ronaldo, Messi... Zidane ça marche aussi, parce qu'il a joué jusqu'en 2006. Alors, c'est Zidane. On va être chauvin et c'est le match contre le Brésil en 2006. Sur ce match, il est plus fort que Ronaldo et Messi. Il est hallucinant. Je l'ai revu il n'y a pas longtemps, car il y a des extraits qui traînent sur YouTube. Ce qu'il leur met, c'est incroyable.

Qui sera la surprise pour cette Coupe du monde en Russie ?
La surprise ? J'ai envie de dire les Anglais, parce que je les aime bien. Comme ils n'y arrivent jamais depuis 1966, ça pourrait être la surprise et mon coup de coeur !

Les Bleus peuvent-ils aller jusqu'au bout ?
S'ils vont au bout, ce n'est pas une surprise. Les Bleus, ils ont fini en finale du dernier Euro. Ils auraient dû gagner avec (André-Pierre, ndlr) Gignac et sa frappe sur le poteau. Je pense que les Bleus peuvent aller au bout. S'ils sont dans les quatre derniers, ce n'est pas une surprise.

Partie médias
"Christian Ollivier m'a appris la rigueur et en même temps, il me laissait exprimer une certaine forme de fantaisie. Je lui dois beaucoup" Cyprien Cini

Comment allez-vous aborder cette Coupe du monde sur RTL ?
J'ai une télé dans mon bureau. Déjà ça, c'est très bien (rires). C'est le gros avantage de ce déménagement. Je regarderai la Coupe du monde dans mon bureau à la télé. Comment je vais l'aborder à l'antenne ? Il faut que j'en parle avec mon directeur de la rédaction. En gros, dans ma chronique du "Surf de l'info", qui est à 6h40, j'ai le droit de prendre une actu transversale, ce que je veux. Forcément, comme j'ai un biais très foot, comme j'ai passé beaucoup de temps au service des sports, je pense que je vais en faire pas mal sur le foot.

Vous avez un ancien profil de journaliste sportif. Vous avez couvert votre première Coupe du monde en 2006. Quel souvenir gardez-vous de cette compétition en Allemagne en tant que journaliste ?
C'est extraordinaire. Je sortais de l'école de journalisme. Le premier truc que j'ai commencé à faire, c'est la Coupe du monde. Je suis sorti de l'école fin mai et début juin, j'étais déjà sur les émissions où j'avais quatre heures d'émission à faire tous les soirs. C'était extraordinaire. On ne pensait pas que les Bleus arriveraient en finale. C'était l'équipe de Domenech. C'était compliqué. Je fais mon premier direct à la radio juste avant le début de la Coupe du monde. C'était en studio sur RTL avec Christophe Pacaud et Thierry Roland.

Vous avez ensuite participé au "Multiplex" pendant 7 ans. Comment avez-vous vécu cette aventure ?
Le "Mutliplex", c'est mon premier rapport au foot et à la radio. Quand j'étais gamin, je n'avais pas les matchs à la télé, donc j'écoutais "Le Multiplex" à la radio. Ca m'a rappelé beaucoup de souvenirs. Ensuite, l'équipe était extraordinaire. Déjà, Christian Ollivier, chef du service des sports, présente "Le Multiplex" depuis je ne sais combien d'années. C'est une vraie école. Lui, il m'a vraiment formé. Quand on sort de l'école, on ne sort pas vraiment formé. Il m'a appris la rigueur et en même temps, il me laissait exprimer une certaine forme de fantaisie. Je lui dois beaucoup. Puis, j'ai pu côtoyer des gens fascinants, parce qu'au "Multiplex", on a eu Pierre Ménès, à côté de qui j'ai été assis pendant plusieurs années, Pascal Praud, etc. Il y a plein de gens qui ont de l'expérience et qui m'ont appris beaucoup. Après, le rapport au foot est particulier, parce que quand tu fais "Le Multiplex", tu apprends à regarder quatre ou cinq matchs en même temps avec plein d'écrans. Il faut vraiment aimer ça. Si tu n'aimes pas le foot, c'est impossible. Déjà, tu n'as plus de week-end.

"Le mec est champion du monde de foot, il s'assoit par terre et me regarde faire du montage jusqu'à minuit" Cyprien Cini

En 2009, vous avez participé à la création de "Club Liza", avec l'arrivée de Bixente Lizarazu sur RTL en tant que consultant.
Ah oui, c'était bien, ça. Je vais retourner au sport finalement (rires). Le "Club Liza", c'était excellent. Ca a commencé très bizarrement. Bixente est rentré dans l'équipe RTL pour la Coupe du monde de 2010. On le côtoyait, mais il avait ses activités et d'autres trucs à faire. Le lundi soir, de 22h à 23h, on faisait une émission avec Sylvain Charley. C'était l'heure où Bixente rentrait du Ju-jitsu. Il nous écoutait dans sa voiture. Un jour, il nous a passé un coup de fil au 3210 pendant l'émission. On a commencé à parler foot, il trouvait ça marrant. Alors on s'est dit : "Tiens, on pourrait faire une émission ensemble". Ca a été formidable car on partait d'une feuille blanche. Lui, il avait soif d'apprendre. Il fallait le former pour présenter. Il a appris très vite. Surtout, Sylvain et Bixente m'ont donné carte blanche pour faire ce que je voulais dans l'émission. C'est assez extraordinaire quand on est jeune et qu'on débute. J'ai eu une liberté hallucinante.

C'est le début de la période où les anciens joueurs de foot ont pris une nouvelle place dans les médias, en tant que consultant.
Il y a eu beaucoup d'émissions ensuite calquées sur ce modèle-là. On a été un peu précurseur. Je pense que c'est Bixente qui avait soif d'apprendre. Lui, il a réussi à le faire, c'est l'un des premiers. J'ai une petite anecdote de dingue sur ses débuts à la radio. Ce sont ses premières chroniques sur RTL pendant l'Euro. Il enregistre sa chronique après un match. Il est près de 22h30. La chronique fait six ou sept minutes. Il faut la remonter sur une minute. Christian Ollivier me dit qu'il faut la remonter pour demain matin. Bixente me dit : "Ah bon, tu vas réduire le truc de sept minutes en une minute ?" Je lui dis que c'est mon boulot. Lui voulait savoir comment je fais ça. Il avait une vraie soif d'apprendre. Je lui dis : "Viens voir dans mon bureau". Je n'avais pas de chaise. Le mec est champion du monde de foot, il s'assoit par terre et me regarde faire du montage jusqu'à minuit. Je pense que c'est pour ça que le "Club Liza" a marché. C'est cette soif d'apprendre et de s'appliquer. C'est pour ça qu'il est devenu un bon animateur de radio.

"Quand j'étais au service des sports, je me disais que la matinale, c'était ma limite. Je ne pourrais jamais me lever aussi tôt" Cyprien Cini

C'est nécessaire aujourd'hui d'avoir des anciens joueurs de football pour débattre de football ?
Je trouve ça hyper bien. Ils arrivent à raconter des coulisses que nous, journalistes, n'aurons jamais. On peut jouer au foot à notre niveau, c'est incomparable avec jouer une Coupe du monde. Ils ont vécu le football, donc ils savent mieux que nous. Je pense qu'il y a une vraie valeur ajoutée.

Aujourd'hui, vous avez trois chroniques quotidiennes dans la matinale de RTL. Vous en rêviez ?
Ce n'est même pas que j'en rêvais, je ne pensais pas que ça m'arriverait. Ca a dépassé tout ce que je pouvais imaginer. C'est allé vite. Pour être tout à fait franc, je me disais quand j'étais au service des sports que la matinale, c'était ma limite. Je ne pourrais jamais me lever aussi tôt. Si on me demande de le refaire, je ne le referai pas. Et là, je l'ai. Et je me dis que c'est le prime time de la radio. C'est à la fois une responsabilité et un honneur.

D'où est venue l'idée de lancer ces chroniques décalées ?
Je vais être tout à fait honnête. "Le Surf de l'info" était à la base à midi. Ce n'est pas moi qui ai osé dire qu'il fallait le mettre le matin. C'est le directeur de la rédaction qui m'a proposé de le faire le matin. Il m'a dit que j'avais un regard particulier sur l'info. Il voulait que je fasse quelque chose d'inattendu. Je n'ai jamais rien proposé.

"J'ai besoin d'avoir le désir de quelqu'un pour le faire" Cyprien Cini

Le sport reste toujours une inspiration pour vos chroniques ?
Oui ! Déjà, le premier journal que je lis le matin, c'est "L'Equipe". Après je lis "La Provence" pour suivre l'OM. C'est une catastrophe (rires). Je lis bien sûr "Le Parisien" et tout le reste. Ce sont mes premières sources d'info. Après il a fallu que je fasse autre chose. C'était aussi un désir de ma part d'exprimer un regard sur autre chose que du foot. Quand il y a un bon sujet foot, je ne le rate pas.

Quelles sont les informations que vous choisissez ?
Moi, on me demande de faire des choses un peu différentes de ce qu'il y a dans la presse. A la rigueur, je regarde vite fait les journaux le matin en arrivant pour être sûr que ce que je vais faire n'est pas dans la presse. Mais pour moi, le journal ne doit pas être une source d'informations pour mes chroniques. Mes chroniques, il faut que je les trouve ailleurs. C'est plus sur internet, sur les sites spécialisés.

Allier humour et information, c'est également un nouvel exercice. On ne l'apprend pas en école de journalisme !
Non, ce n'est même plus un exercice. Je suis un peu comme ça dans la vie. Je le dois à tous les gens qui m'ont formé post-école de journalisme. On m'a demandé d'être à l'antenne comme je suis dans la vie. Pour apporter un style différent, il faut être naturel. Après si on me demande de traiter des infos dramatiques, ce serait une catastrophe. Il faudrait que je ne sois pas moi-même.

Pour l'année prochaine, vous allez continuer ces trois chroniques ?
Oui, peut-être. Depuis que je fais de la radio, je n'ai jamais anticipé l'avenir. A chaque fois, c'est une affaire d'opportunités, de rencontres. C'est l'envie de quelqu'un. C'est un métier où il ne faut pas être prétentieux et ne pas vouloir des trucs avant que ça arrive. Après, on peut émettre des désirs. Je trouve qu'en laissant les choses faire et en travaillant, les ouvertures se font seules. Là, je suis incapable d'affirmer ce que je fais l'année prochaine.

Une tranche info, ça peut vous intéresser ?
Je ne sais pas si j'en serais capable. J'ai besoin d'avoir le désir de quelqu'un pour le faire. Si je sens que ce n'est pas voulu, je ne vais pas être épanoui en le faisant. J'ai besoin d'avoir un chef qui me dit qu'il veut me voir faire telle ou telle chose. Mais là, une tranche, oui, pourquoi pas. C'est quand même gros, une tranche (rires).

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