Vent debout contre l'organisation du débat de France 2. Le 22 mai prochain, la deuxième chaîne et France Inter proposeront un débat entre 15 chefs de parti ou têtes de liste aux élections européennes, à quatre jours du scrutin. La soirée sera divisée en deux parties. En prime time, les téléspectateurs pourront suivre un échange entre Marine Le Pen, Stanislas Guérini, Laurent Wauquiez, Raphaël Glucksmann, Yannick Jadot et Manon Aubry. Puis, vers 22h30, sont prévus d'autres candidats, tous en dessous de 5% d'intentions de vote dans les sondages, dont notamment Nicolas Dupont-Aignan, Benoît Hamon et Jean-Christophe Largarde. Ces derniers ont protesté hier d'être relégués en deuxième partie de soirée, menaçant de boycotter l'émission.
Invité ce matin sur France Inter, la tête de liste de Debout la France a profité de son temps de parole pour fait part de son mécontentement. "Je regrette qu'on ne puisse pas participer à des débats communs (avec Nathalie Loiseau, ndlr), notamment avec France Inter, votre chaîne et France 2 (...) Vous sélectionnez ce que vous appelez les grandes listes et les petites listes", a lancé Nicolas Dupont-Aignan, avant d'être coupé par Nicolas Demorand : "Les mieux placés et les moins bien placés. Ils parleront avec une égalité de temps de parole à deux moments différents de la soirée."
"Il y a une chose qui me choque beaucoup dans votre débat, qui est contraire à toute déontologie d'égalité quatre jours avant le scrutin. Votre chaîne cache les candidats du Rassemblement national, d'En Marche et des Républicains. Madame Loiseau, monsieur Bellamy et monsieur Bardella ne parleront pas aux Français et ce sont eux qui vont siéger à Strasbourg", a poursuivi l'invité politique. Selon lui, "c'est contraire à l'esprit de la loi électorale" : "Je fais recours et nous ferons une conférence de presse avec monsieur Hamon. Il est inadmissible que sur le service public, il y ait deux catégories de candidats."
Le matinalier lui a rappelé qu'il était invité dans le "7/9" de France Inter, qu'il "parlait à des millions d'auditeurs", qu'il "était seul au micro" et qu'il "était reçu comme une tête de liste". "On peut continuer ce débat si vous voulez. Mais il nous semble plus intéressant de vous entendre aussi sur le fond des choses, sur votre vision de l'Europe, sur votre projet", a souligné Nicolas Demorand. Mais Nicolas Dupont-Aignan n'en a pas démordu : "Je demande juste que les chaînes du service public payées par les auditeurs permettent l'expression libre, à concurrence égale". "Dans la grande émission politique de France Inter, vous avez été l'homme politique le plus invité ! Quatre fois ! Ali Baddou l'a dit également. Je cite un fait !", a répondu directement le journaliste.
"Vous ne croyez pas qu'il aurait pu être utile que monsieur Hamon puisse débattre avec monsieur Glucksmann ou que je puisse débattre avec monsieur Bellamy ? Ne nous prenez pas pour des idiots !", a enchaîné l'ex-candidat à la présidentielle. Yaël Goosz, chef du service politique de France Inter, a précisé qu'il y avait d'autres critères pour l'organisation de l'émission : "Le poids politique, la représentation parlementaire nationale, la représentation parlementaire à Strasbourg, le niveau des sondages". "Dans les sondages, je suis à égalité avec le Parti socialiste et le Parti socialiste est en respiration artificielle sur le service public alors que Debout la France est boycotté !", a lâché Nicolas Dupont-Aignan, avant de poursuivre l'interview. "Vous ne quittez pas le plateau, c'est bien", a glissé avec humour Yaël Goosz, en conclusion de cette séquence. puremedias.com vous propose de la visionner.