Le champagne restera au frais. Deux ans jour pour jour après son lancement, Disney a annoncé avoir enregistré 2,1 millions d'abonnements supplémentaires à Disney+, sa plateforme de streaming de films et de séries, au cours du dernier trimestre, portant son total à 118,1 millions d'abonnés payants.
Cette progression, six fois inférieure au résultat du trimestre précédent (+12 millions d'abonnés), est bien plus faible qu'espérée par les investisseurs de Wall Street : les prévisions anticipaient, en effet, un total de 125,3 millions d'abonnés au 2 octobre 2021, date de fin de ce quatrième trimestre fiscal. Disney+ perd, par ailleurs, du terrain sur sa concurrente Netflix. Le leader du marché de la vidéo à la demande compte désormais plus de 213 millions d'abonnés dans le monde, presque 100 millions de plus que Disney+.
Si le PDG de Disney, Bob Chapek, se retranche derrière une "vision à long terme" plutôt que "d'un trimestre sur l'autre", les premiers effets de cette annonce n'ont pas tardé à se faire sentir. Le titre du groupe a reculé de 4,3% dans les échanges d'après-clôture à Wall Street. Le PDG avait pourtant prévenu en septembre 2021, rappelle Reuters, que "le nombre de nouveaux abonnés streaming serait réduit, du fait du report de production et d'autres problèmes liés à la crise sanitaire".
L'objectif de conquête de 230 à 260 millions d'abonnés à Disney+ d'ici la fin de l'année 2024 reste malgré tout maintenu. Le dirigeant du groupe parie sur l'accélération de la production de nouvelles séries et films pour relancer l'intérêt des consommateurs, rapporte l'AFP. "Nous ne sommes qu'à la deuxième année et l'appétit pour de nouveaux contenus sur le service est extraordinaire. Mais quand il y a une pandémie en même temps et que vous devez interrompre la production, ce n'est pas une bonne combinaison", a souligné Bob Chapek, qui continuera, après "Mulan" en 2020 et "Black Widow" et "Jungle Cruise" cet été, à miser sur une sortie concomittante de certains films sur sa plateforme et dans les salles de cinéma, avec un surcoût pour les abonnés à la plateforme.
En tout et pour tout, la division streaming - Disney+, Hulu et ESPN+ - "a été de nouveau déficitaire au troisième trimestre, du fait des achats de nouveaux programmes et d'autres coûts, affichant une perte d'exploitation de 630 millions de dollars", note Reuters.
Au global, malgré la reprise de l'activité des parcs d'attraction et produits dérivés (chiffre d'affaires de 5,5 milliards de dollars, multiplié par deux en un an), "Disney a publié un chiffre d'affaires global pour le trimestre de 18,53 milliards de dollars, contre 14,71 milliards un an plus tôt, alors que la prévision moyenne des analystes s'élevait à 18,79 milliards de dollars selon des données IBES de Refinitiv", conclut l'agence de presse.