Le réseau social adopte une autre stratégie. Hier, via un communiqué, Facebook a dévoilé sa position concernant l'adoption du droit voisin créé pour les médias par la directive européenne sur le droit d'auteur et transposé en France le 24 juillet dernier. Cette nouvelle loi ordonne notamment aux plateformes numériques de rémunérer les éditeurs des articles de presse qu'elles utilisent gratuitement.
Dans son communiqué, Facebook assure vouloir "offrir aux utilisateurs et éditeurs de presse la meilleure expérience en matière d'actualités" sur sa plateforme. "Les dispositions de cette loi prévoient notamment l'autorisation des éditeurs de presse pour afficher sur les plateformes en ligne, dans un format enrichi, les liens vers leurs contenus. C'est déjà le cas sur Facebook", souligne le communiqué. Le réseau social de Mark Zuckerberg estime que les éditeurs de presse décident déjà de la publication de leurs continus sur la plateforme : "Nous allons ainsi continuer d'afficher leurs contenus dans un format enrichi, en y incluant les images, les titres, les extraits et autres champs qu'ils publient via leur flux RSS."
Facebook précise que si "une très petite part des contenus sur la plateforme est cependant publiée par des utilisateurs", "et ce sans avoir reçu le consentement des éditeurs de presse" et si "ces derniers souhaitent que les liens publiés par les utilisateurs s'affichent dans un format enrichi sur le site", ils auront la possibilité de "donner leur accord" et "informer de leur volonté que ces liens soient affichés dans un format enrichi".
Ainsi, le réseau social compte créer, "dans l'esprit" du droit voisin, un espace dédié sur Facebook "où les utilisateurs français pourront consulter des contenus des éditeurs". "Nous voulons soutenir un journalisme de qualité et croyons qu'un nouvel espace dédié aux actualités donnera aux utilisateurs français accès à des sources plus fiables et les amènera à découvrir de nouveaux médias, élargissant ainsi l'audience des contenus de nos partenaires", poursuit le communiqué. Il précise aussi que des discussions sont toujours en cours "pour définir ce à quoi ressemblerait la meilleure expérience en la matière et comment Facebook pourra rémunérer ses partenaires de façon appropriée".
Le site de Mark Zuckerberg propose ainsi une solution hybride à la problématique du droit voisin, qui pose principalement problème avec Google. Ce dernier a ainsi fait savoir qu'il refusait de payer les médias pour des extraits d'articles et qu'il changera ses règles d'affichage de ses services, dont Google Actualités, pour contourner le droit voisin. Ainsi, par défaut, le site ne proposera plus d'extraits d'articles ou de photos miniatures dans son agrégateur de contenus, sauf si les éditeurs donnent leur autorisation. Une position que le gouvernement français a jugé "inacceptable". De son côté, les éditeurs de presse français ont annoncé hier leur intention de porter plainte contre Google devant l'Autorité de la concurrence.