Un grand emballement. Selon l'AFP, qui confirme une information de LCI, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "publication, diffusion ou reproduction d'informations fausses de nature à troubler la paix publique", après la circulation d'une information évoquant une contamination de l'eau en région parisienne.
Cette histoire a démarré le 16 juillet dernier, lorsque "Le Canard enchaîné" a publié dans ses colonnes un article intitulé "De l'eau potable assaisonnée à la radioactivité". L'article racontait que "6,4 millions de Français (...) boivent sans le savoir de la flotte au tritium, un radioélément recraché par les installations nucléaires", en s'appuyant sur un rapport de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest (Acro). Cette dernière avait relevé dans son rapport qu'aucune valeur relevée ne dépassait le critère de qualité instauré par les autorités sanitaires. Une donnée fondamentale qui sera vite occultée.
Le document, résumé sous forme de communiqué par Acro, est alors repris sous le simple angle de la contamination par plusieurs élus écologistes qui ont interpellé les autorités sur les réseaux sociaux. Très rapidement, de nombreux médias ont également repris l'information en usant d'un ton alarmiste, dont notamment l'AFP, avec une dépêche intitulée : "Du tritium dans l'eau potable de millions de personnes". De nouveau, plusieurs titres de presse ont repris cette dépêche et il y a eu en tout près de 60 articles concernant cette information de contamination de l'eau. Il faudra attendre le 20 juillet pour que l'Agence France Presse écrive une nouvelle dépêche dans laquelle elle relativise le communiqué initial de l'Acro, reprise ensuite par les médias.
Mais entre-temps, la rumeur d'une eau contaminée consommée en région parisienne a continué de circuler via les applications de discussions. Elle s'est d'ailleurs amplifiée après la diffusion sur internet d'un message vocal enregistré sur WhatsApp par une femme disant être infirmière dans un hôpital parisien et affirmant qu'il ne fallait pas boire l'eau du robinet en raison d'une contamination.
Contactées par l'AFP, les autorités ont écarté toute dangerosité ces derniers jours et la préfecture d'Île-de-France a démenti tout "risque pour la santé publique". "Il n'y a pas de problème d'eau", a déclaré à l'AFP Aurélien Rousseau, directeur général de l'Agence régional de santé de la région parisienne. Par ailleurs, le Service public de l'eau d'Île-de-France, qui comptabilise 180 mesures de radioactivité depuis 2020, a réaffirmé que l'eau du robinet pouvait être bue sans risque.