La fin du bras de fer. Jeudi dernier, la décision de Facebook de bloquer le partage des contenus d'actualité pour protester contre un projet de loi visant à forcer les plateformes à rémunérer les médias pour le partage de leurs contenus, avait créé la polémique. Car outre les médias, plusieurs services de secours en Australie ont été affectés par ce blocage, y compris les pages servant à alerter la population en cas de feux de brousse, de cyclone ou d'épidémie.
Mardi, le gouvernement australien a fait un premier pas en acceptant d'amender la fameuse loi, ouvrant la voie à la conclusion d'accords entre les plateformes et les médias en échange de l'utilisation de leurs contenus. Et mercredi soir, dans une longue publication mise en ligne sur le blog de Nick Clegg, le responsable des affaires publiques de Facebook est revenu sur les tensions de ces derniers jours pour expliquer le point de vue du célèbre réseau social.
Dans ce billet, le dirigeant fait son mea culpa. "Il nous fallait prendre une décision rapidement parce que c'était légalement nécessaire de le faire avant que la loi n'entre en vigueur. Donc, nous avons commis une erreur en appliquant celle-ci de façon trop sévère". Et de préciser qu'il ne s'agit pas d'une décision "sortie de nulle part". "Facebook avait indiqué il y a six mois qu'il serait peut-être contraint d'adopter cette position".
En utilisant le terme générique de "grands groupes de médias", Nick Clegg a désigné sans le nommer le groupe de Rupert Murdoch, qui soutient le projet de loi australien et a utilisé une comparaison parlante pour résumer l'esprit initial de la loi adoptée ce jeudi par le Parlement : "C'est comme forcer des constructeurs automobiles à financer les stations de radio parce que les gens les écouteraient au volant et laisser les stations fixer le prix".
Rappelant les accords déjà conclus avec des titres de presse au Royaume-Uni et aux Etats-Unis et les négociations avancées en Allemagne et en France, Facebook a annoncé sa volonté d'investir au moins 1 milliard de dollars dans les trois prochaines années en faveur de la presse. Une enveloppe qui vient s'ajouter aux 600 millions de dollars déjà investis depuis 2018 selon le responsable des affaires publiques. "Les nouvelles règles ne peuvent fonctionner que si elles profitent à tout le monde et pas si elles servent à protéger les intérêts de quelques-uns", peut-on lire en conclusion.
Après avoir initialement menacé de suspendre ses services en Australie, Google avait de son côté conclu un accord avec le groupe de médias de Rupert Murdoch en contrepartie des contenus de ses titres de presse qui apparaîtront sur sa plateforme lancée en 2020, News Showcase.