Pour Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, les choses vont de mal en pis. Le groupe est déjà lourdement grippé par la crise qui frappe toutes les entreprises du numérique. L'Union européenne vient de lui porter un nouveau coup. L'autorité irlandaise de protection des données personnelles a infligé à Facebook deux amendes salées, pour un montant total de 390 millions d'euros.
La Commission irlandaise qui agit au nom de l'UE a précisé dans un communiqué que les réseaux sociaux ont enfreint le RGPD, le règlement européen de protection des données personnelles. Précisément, Meta a violé "ses obligations en matière de transparence" et se fondait sur une base juridique erronée "pour son traitement des données à caractère personnel à des fins de publicité" ciblée.
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Si la somme demandée est conséquente, le groupe de Marc Zuckerberg a échappé à bien mieux, mais aussi à bien pire. La Cnil irlandaise avait initialement suggéré une amende de 26 à 36 millions d'euros. Une première estimation vivement critiquée, notamment par le régulateur français. Au maximum, Facebook s'exposait tout de même à 2 milliards d'euros d'amende pour la violation du RGPD, soit 4% du chiffre d'affaires mondial du groupe.
La sanction européenne s'est basée sur trois plaintes de l'association de défense de la vie privée Noyb. Elle avait accusé Meta de ne pas permettre aux utilisateurs de refuser la publicité ciblée grâce à un raccourci légal. Leur troisième plainte, celle concernant WhatsApp, sera traitée la semaine prochaine. En marge de la première condamnation, l'association s'est félicitée. Elle estime que la décision forcera Meta à mettre en place une option de "consentement oui/non". Les utilisateurs pourraient choisir de refuser la publicité ciblée.
De son côté, Meta se dit "déçu" par cette décision et a annoncé faire appel de la décision, de son fond et des amendes. L'entreprise n'aboutit pas à la même conclusion que Noyb en ce qui concerne la fin de la publicité ciblée et se veut rassurante. "Ces décisions n'empêchent pas la publicité ciblée ou personnalisée" et "les annonceurs peuvent continuer à utiliser nos plateformes pour atteindre des clients potentiels, développer leur activité et créer de nouveaux marchés", précise un communiqué consulté par l'AFP. La bataille juridique se poursuit.