Ils ont signé. Facebook France et l'Alliance de la presse d'information générale (APIG) ont annoncé qu'un accord relatif aux droits voisins a été trouvé quasiment deux ans après l'entrée en vigueur en France de la transposition de la directive européenne de 2018 concernant ces droits d'auteur.
Après d'âpres négociations entre les partisans d'un Internet libre d'un côté et plus régulé de l'autre, l'accord, dont le contenu n'a pas été révélé, régira notamment la rémunération par Facebook des licences pour les droits voisins de contenus (extraits d'articles, photos, vidéos, infographies...) diffusés sur la plateforme. Il fixe un "cadre" qui "tient compte de la manière dont les contenus de presse sont publiés et partagés sur Facebook, que ce soit par les utilisateurs, ou sous le contrôle des éditeurs", est-il précisé.
Le géant américain, dont le fil d'actualité "a envoyé 180 milliards de clics aux éditeurs de presse" en 2020, va ainsi rémunérer les titres de presse de l'APIG : l'Alliance rassemble au total 284 médias de la presse quotidienne nationale, régionale, départementale et hebdomadaire régionale. Un niveau minimum de rémunération a été acté pour chacun d'entre eux.
L'accord revêt un autre intérêt pour les médias français. Ils pourront, s'ils le souhaitent, "figurer dans Facebook News", dont on apprend au passage que la date de lancement en France est fixé à janvier 2022. Ainsi, soit les éditeurs de presse signeront une licence pour les services déjà existants sur Facebook, soit pour Facebook News, décrypte "Les Échos".
Ce service, lancé aux États-Unis en 2019 et déjà présent en Allemagne et au Royaume-Uni, permettra aux utilisateurs de consulter un espace dédié aux "contenus d'actualité de référence". "Le Monde" et "Le Figaro" ont d'ores-et-déjà annoncé avoir signé.
En résumé, pour les parties concernées, cet accord-cadre d'une durée renouvelable de trois ans "renforce la qualité de l'information en ligne pour les internautes et les éditeurs en France", s'accordent à dire les deux acteurs dans un communiqué. Il "crée une nouvelle catégorie de revenus pérennes" pour la presse, autres que ceux liés à sa diffusion papier, en ligne ou aux abonnements, s'est félicité auprès de l'AFP Pierre Louette, président de l'APIG et PDG du groupe Les Échos-Le Parisien. "La reconnaissance par un Gafa important de ce droit voisin est une première étape, gageons que cela accélèrera les discussions avec d'autres", a-t-il conclu.