Un pas de plus dans la reconnaissance de la fiction française. Ce mercredi, au festival Séries Mania à Lille où il était présent, le ministre de la Culture, Franck Riester, a annoncé un plan pour soutenir la création de séries. Il en a profité pour saluer la réforme européenne sur le droit d'auteur, qualifiée de "première étape d'une responsabilisation des plateformes" qui permettra "un meilleur partage de la valeur"."Je veux que nous transposions la directive droit d'auteur et qu'elle entre en vigueur le plus rapidement possible", a également assuré le locataire de la rue de Valois, ajoutant que la partie relative aux droits voisins était en cours et que la proposition de loi serait inscrite à l'Assemblée nationale le 9 mai. Le reste du texte figurera dans la loi audiovisuelle, qu'il doit présenter cet été en conseil des ministres.
"Les séries font partie de nos vies, elles ont un impact considérable sur nos imaginaires. (...) La France (est) une terre de séries, et je veux qu'elle le soit encore", a déclaré le ministre avant de détailler le "plan séries" porté par le CNC (Centre National du Cinéma et de l'image animée, ndlr). "L'objectif du 'plan séries', c'est de soutenir les oeuvres les plus créatives, et à forte ambition internationale", a ajouté Frédérique Bredin, patronne du CNC. Concrètement, le plan comporte trois volets distincts.
La première mesure consiste à favoriser le développement de nouveaux formats "pour répondre à la demande internationale et aux attentes du jeune public". Pour soutenir la production de ces nouveau formats, le CNC va accorder un bonus de 25%, déjà en vigueur pour les premières saisons de séries de 52 minutes, aux séries au format plus court, qui durent plus de 20 minutes et moins de 52 minutes. Deuxième mesure, consistant à encourager les producteurs à accélérer le rythme de production des séries françaises : le bonus de 25% accordé aux premières saisons va être étendu aux deuxièmes saisons des séries de 20 à 52 minutes. "Il faut aider nos séries à se doter d'une logique industrielle. Faciliter le passage d'une saison à la suivante. C'est une attente forte du public", a commenté Frédérique Bredin.
Enfin, la dernière mesure vise à soutenir les projets internationaux. Un bonus de 25% pourra donc être accordé aux oeuvres qui bénéficient d'un préfinancement "substantiel" à l'étranger. Au global, c'est une enveloppe d'environ 3 millions d'euros qui est débloquée. Une somme qui sera complétée par un second volet qui portera sur l'écriture et le développement. Ce deuxième volet devra aussi permettre de "faciliter le recours des séries originales françaises aux effets visuels". Par la voix de Frédérique Bredin, le CNC a indiqué qu'il allait poursuivre dans les prochaines semaines la concertation avec les professionnel sur ces aspects.
Ces annonces interviennent alors que le secteur avait accueilli avec beaucoup d'inquiétude l'annonce de la réforme des aides du CNC, prévoyant un rééquilibrage en faveur des oeuvres considérées comme les plus créatives. Ce rééquilibrage implique une baisse de l'aide aux feuilletons quotidiens et séries longues et une augmentation de l'aide aux séries originales à fort potentiel d'exportation. Le CNC a annoncé l'année dernière son projet de faire 30 millions d'euros d'économies sur deux ans. Les professionnels du secteur avaient déploré que les aides accordées à la télévision soient concernées, et non celles touchant au cinéma.