Amélie Neten, Julien Bert, Maeva Ghennam, Simon Castaldi, Aurélie Dotremont, Nadège Lacroix... "Un casting unique et événementiel", trépigne Florence Fayard. W9 lancera, à compter du lundi 5 septembre à 18h50, sa toute nouvelle émission d'access.
Dans "Les cinquante", autant de candidats de télé-réalité issus des franchises "Les Marseillais", "Les princes de l'amour" ou encore "Secret Story" et l'éphémère "Carré Viip" intègrent le château Bertichères à Chaumont-en-Vexin dans l'Oise - non pas pour apprendre à chanter ou à danser - mais pour se confronter les uns les autres au cours d'épreuves quotidiennes préparées par le lion, propriétaire des lieux et maître du jeu dans cette création 100% française signée Banijay Productions. Sa directrice générale, Florence Fayard, décrit à puremedias.com la mécanique de ce programme auquel les téléspectateurs vont pouvoir participer.
Propos recueillis par Ludovic Galtier
"Les cinquante" est présentée comme l'émission événement de la rentrée de W9. Pouvez-vous nous expliquer sa mécanique ?
Comme son nom l'indique, ce programme réunit cinquante candidats de télé-réalité, qui vont s'affronter quotidiennement au cours de grandes épreuves éliminatoires. A l'issue de celles-ci, un vote sera organisé parmi les gagnants pour repêcher un, deux, trois candidats en fonction des jours. Ceux qui n'ont pas été sauvés par leurs petits camarades seront éliminés. Tous les jours, des candidats quitteront définitivement le château. Cela implique, que pour s'en sortir dans cette aventure, les candidats devront user de stratégies.
Quel est l'enjeu de cette compétition ?
Les cinquante candidats se battent chaque jour pour faire grimper une cagnotte, dont le montant maximal sera de 50.000 euros. Le jackpot sera remporté non pas par le candidat vainqueur de l'émission mais par l'un de ses followers.
"Les téléspectateurs pourront télécharger l'application 'Les cinquante'"
C'est-à-dire ?
Au début de l'émission, les téléspectateurs pourront télécharger l'application gratuite "Les cinquante". Ils choisiront sur cette application le club du joueur de leur choix pour le soutenir. Cela peut être leur joueur favori ou bien celui ou celle qu'ils pensent capables de se hisser jusqu'en finale et de remporter le programme. En adhérant à leur club, ils s'offrent une chance d'être tirés au sort par un huissier le jour de la grande finale. Ce follower remportera l'intégralité de la cagnotte accumulée par les candidats tout au long de l'aventure.
Comment cette cagnotte se garnira-t-elle ?
Tous les jours, les candidats sont soumis à des jeux, des "Cap ou pas cap ?" ou "Les folies du lion". Ils permettront de faire augmenter ou baisser la cagnotte en fonction de leur réussite ou de leur échec dans l'épreuve.
Jusqu'à quelle échéance avant la fin du jeu, les téléspectateurs pourront-ils intégrer le club du candidat de leur choix ?
Ils pourront s'inscrire à n'importe quel moment pendant la diffusion du jeu. A partir du moment où l'on est inscrit, on ne peut choisir qu'un seul club. Par contre, on peut en changer autant de fois qu'on le souhaite. C'est-à-dire que si on est déçu par son candidat, ou qu'il a été éliminé, on peut changer de club jusqu'à la semaine de la finale. A partir de ce moment-là, les clubs seront figés et le téléspectateur ne pourra plus changer d'avis.
"La finale du jeu se déroulera en direct"
Vous misez sur l'interactivité entre les candidats et leur communauté dans ce programme. Ne craignez-vous pas que certaines séquences fuitent sur les réseaux sociaux d'ici la diffusion ?
C'est malheureusement inévitable (cela s'est effectivement produit depuis notre interview avec Florence Fayard, ndlr) puisqu'il y a des bloggeurs qui ont fait leur passe-temps favori de spoiler les programmes. Je ne prétends pas que nous y échapperons. Et c'est pour cette raison que la finale du jeu se déroulera en direct.
Avec une personnalité à l'animation ? Ou le lion, propriétaire du château, s'en chargera ?
C'est trop tôt pour le dire. Quant au lion, il est le maître du jeu, il n'est pas animateur.
"L'univers des 'Cinquante' ? 'Alice au pays des merveilles' à Gotham City".
Dans quel univers évolueront "Les cinquante" ?
C'est un univers bien particulier et assez unique (rires). Ce que je peux vous dire c'est qu'ils intégreront un château dont le maître des lieux est un lion. Celui-ci vit à proximité de ses amis lapin, chien et renard. L'univers des 'Cinquante' ? C'est un peu comme si "Alice au pays des merveilles" était née à Gotham City.
Quelles ont été vos sources d'inspiration pour créer cet univers ? "Fort Boyard", l'émission trentenaire de France 2, en a-t-elle fait partie ?
La pop culture m'a inspirée. Quand on développe des projets de cette ampleur, on s'inspire de ce qui se passe dans les arts, dans le cinéma, la fiction et bien entendu à l'étranger. Il est vrai que le lion, le maître du jeu, est masqué comme les maîtres du temps dans "Fort Boyard". Mais dans ce registre, "Mask Singer", "La Casa de Papel", le Joker ont eux aussi contribué à remettre les masques au goût du jour.
Comment avez-vous écrit cette aventure avec ce casting XXL ?
L'émission ne s'écrit pas en amont, il n'y a pas de scénario préétabli, elle s'écrit en post-production. C'est le jeu qui fait exister les candidats et les relations et les émotions entre eux. Donc le choix se fait naturellement quand il faut en faire un, puisqu'il se fait par le suivi des histoires tout simplement.
Y aura-t-il cette fois-ci une voix-off ?
Non. C'est un peu notre spécialité chez Banijay Productions, faire raconter les histoires par ceux qui la vivent. C'est notre identité, et on aime beaucoup cela.
"Les amitiés comptent dans 'Les cinquante', c'est inévitable, mais elles se trahissent aussi"
Revenons un instant sur les stratégies au moment des votes. Ces candidats-là n'étant pas des novices en matière de télé-réalité, un candidat populaire à l'extérieur du jeu n'a-t-il pas plus de chances d'aller loin ?
Déjà, il faut savoir que si on ne se retrouve jamais éliminés, on arrive en finale donc la stratégie est importante à partir du moment où l'on échoue. Mais, effectivement, ces éliminés doivent espérer que les candidats victorieux du jour les sauve. Les amitiés comptent, c'est inévitable, mais elles se trahissent aussi. A eux de faire les bonnes alliances.
Pour laisser une empreinte dans ce programme, d'autant plus à 50, les candidats ne vont-ils pas être tentés d'être dans l'excès ?
Il faut une qualité, c'est oser s'exprimer. Après, il y a tous genres de caractères. Certains sont plus observateurs et passent à l'action dans un second temps. Il y en a d'autres qui sont en réaction immédiate. C'est cela qui permet que toutes les journées ne se ressemblent pas.
Quelles sont les qualités que vous recherchez chez un candidat de télé-réalité ?
On ne le dit pas assez souvent mais il faut être généreux pour montrer ses émotions quand elles sont positives mais aussi quand elles sont négatives. Et puis, il faut être sincère, il faut arriver à exprimer son ressenti avec le plus de sincérité possible pour être compris des téléspectateurs.
Parmi les candidats marquants de ces dernières années, Illan, accusé d'agressions sexuelles, n'était pas présent dans "Le reste du monde : Romance à Ibiza". Il ne sera pas non plus dans le cast des "Cinquante"...
Non, les candidats ont aujourd'hui une responsabilité qui va au-delà du moment de diffusion. Une responsabilité d'image notamment sur les réseaux sociaux. S'il y a un doute sur un comportement ou qu'un comportement violent ou déplacé a été avéré, il est de notre devoir de producteur de ne pas mettre des personnes véhiculant ce genre d'image à l'antenne. Beaucoup de jeunes peuvent considérer les candidats comme des modèles.
"'Les Marseillais' ont fait une saison moins forte mais ce n'était pas catastrophique"
Côté audiences, "Les Marseillais au Mexique" a été cette année l'une des déclinaisons les moins suivies de la franchise (466.000 fidèles et 2,1% du public selon Médiamétrie). L'émission reviendra-t-elle sous cette dénomination ?
C'est trop tôt pour le dire. Ces décisions-là, on ne les prend pas à cette période de l'année. En ce moment, on est concentré sur "Les cinquante". Au bout de dix ans, "Les Marseillais" ont fait une saison moins forte mais ce n'était pas non plus catastrophique à un moment où l'actualité était extrêmement forte avec la guerre en Ukraine. Il me semble légitime que le public regarde davantage des émissions d'information et de société plus qu'une série-réalité à ce moment là. Néanmoins, nous avons tenu compte de cette alerte.
C'est-à-dire ?
On sait aujourd'hui que la télé-réalité a besoin de renouvellement dans son casting comme dans ses mécaniques. Et on y travaille. Je pense que cela se constate dans 'Les apprentis aventuriers' et dans 'Romance à Ibiza : Le reste du monde'. Dans cette dernière, plus de la moitié du casting a été changé. Nous avons décidé de centrer l'émission sur la romance, c'est dans le titre, et autour de la préparation du mariage de Nicolas et Laura. Tout le "story telling" est différent. Dans "Les apprentis aventuriers", on a apporté des nouveautés dans la mécanique et accueilli Laurent Maistret dans le rôle d'animateur.
"On espère un retour de 'L'île de la tentation' à l'antenne"
Justement, Laurent Maistret a vu son image se dégrader depuis les révélations de triche dans "Koh-Lanta : La légende" auquel il participait. Vous êtes-vous posée la question de le conserver à l'animation du programme ?
Pas du tout. Il était prévu qu'il soit animateur de l'émission l'année précédente. Cela n'avait pas pu se faire en raison du covid. Il était naturel pour nous de continuer avec lui et on est très content de sa prestation, qui a apporté un vent de fraîcheur au programme. Il a su trouver son identité de présentation, dans la transmission avec les candidats.
Est-il attendu pour une prochaine saison ?
J'espère bien !
La télé-réalité a évidemment évolué ces vingt dernières années. Les années 2000 ont été marquées par l'apogée de la télé-réalité d'enfermement, l'arrivée de célébrités... Les années 2010 ont ouvert la voie aux séries-réalité. Que retiendra-t-on, selon vous, des années 2020 en la matière ?
Je fais partie de ceux qui défendent la télé-réalité. On est loin d'être au bout parce qu'elle se renouvelle sans cesse. On constate qu'il y a une envie de mécanique dans notre public. "Les cinquante" répondent parfaitement à cela. "Les cinquante", c'est une émission d'enfermement version 2022. C'est de l'enfermement mais pas avec les codes de l'enfermement d'il y a vingt ans. C'est la nouvelle génération de la télé-réalité d'enfermement. C'est une nouvelle mécanique, une nouvelle façon d'envisager les stratégies.
Quels sont les chantiers que vous développez ?
Nous sommes des raconteurs d'histoire, notre ADN c'est cela. C'est le casting et les histoires. Donc on développe de la série magazine et documentaire. On développe du jeu, on aimerait beaucoup avoir une grande émission de plateau...
"L'île de la tentation" a-t-elle encore un avenir ?
"L'île de la tentation" reste une émission que l'on a dans le coeur. On ne l'a pas reconduite après l'édition de 2019 à cause du covid. On espère que l'on va pouvoir la faire revenir à l'antenne. Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant.