Ils étaient présents à l'antenne depuis 1986. Dans une interview accordée au "Monde" ce mercredi, Laurent Guimier, patron de l'information à France Télévisions, confirme l'arrêt des éditions nationales de France 3 pour septembre 2023. L'annonce avait été faite hier en comité social et économique.
"Ce qui disparaît, ce sont les journaux nationaux pensés et présentés depuis Paris à destination des régions. Ils sont remplacés par des sessions d'une heure d'information (le midi et le soir) qui comprennent de l'information régionale, produite par les rédactions régionales, et de l'information nationale, produite par les services de la rédaction nationale et franceinfo:", déclare le dirigeant, récemment visé par une motion de défiance. Et d'indiquer que "le schéma directeur", "la formule" et entre autres "la charte graphique", "seront communs aux 24 éditions".
Laurent Guimier estime qu'aujourd'hui franceinfo:, France 2 et France 3 font "toutes de l'actualité chaude" : "Ce qui occasionne des doublons" : "Nous voulons les supprimer, afin de dégager du temps aux experts de la rédaction nationale qui pourront mener des investigations et faire du reportage". Ces nouveaux journaux seront baptisés "Ici Midi" et "Ici Soir", reprenant le nom de la plateforme d'information locale commune à France 3 et France Bleu. Ce projet a été présenté officiellement ce mercredi par la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte lors de la grande conférence de presse du groupe pour la prochaine rentrée.
Certains syndicats comme le SNJ, incarné par Serge Cimino, journaliste pour France 3, voit d'un mauvais oeil l'arrêt du "12/13" et du "19/20" national. "On considère que c'est une double trahison, car on avait déjà subi la fusion des rédactions nationales. L'autre trahison, c'est que la direction parle du virage de la régionalisation, mais c'est un virage low cost", a déclaré le syndicaliste hier auprès de "Libération". Et d'ajouter : "Sous couvert de convenir à l'Etat et à des contraintes budgétaires, Delphine Ernotte a sacrifié les JT nationaux de la Trois. On est pour la régionalisation, mais pas à bas prix". Et de déplorer qu'"on va multiplier un temps d'antenne sans moyens supplémentaires" : "C'est une espèce de puzzle et ça casse les emplois et les dynamiques".