Pas de journal pour les habitants de la région. Ce lundi, les journalistes et les techniciens de France 3 Rhône-Alpes ont décidé de débuter une grève afin de dénoncer le manque de moyens humains et techniques à la suite de la mise en place du nouveau programme "18.30, on décode". Ce rendez-vous dédié au décryptage de l'information est assuré en alternance par les équipes de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette tranche a été lancée sur les antennes locales de la troisième chaîne le 25 janvier dernier.
Selon des propos rapportés par l'AFP, plusieurs syndicats, dont la CGT, la SNJ et la CFDT et Sud, ont pointé du doigt "des difficultés pour la fabrication de cette tranche d'information et le manque cruel de personnels pour sa réalisation". "Après une première grève de plus de 15 jours à Lyon (dans le cadre d'un préavis national), du jamais vu à France 3 Rhône-Alpes depuis plus de 20 ans, les salariés lyonnais sont fortement mobilisés pour défendre leur mission de service public mais la direction ne veut rien entendre", ont déclaré les syndicats dans un communiqué.
Le "18.30" accapare "des moyens sur la rédaction pour tout le reste, les journaux télévisés diffusés en Rhône-Alpes chaque midi et soir, ainsi que les déclinaisons locales de Lyon et Saint-Etienne", estime Daniel Pajonk, délégué CGT du personnel. Et d'ajouter : "On s'aperçoit également que le contenu éditorial est loin des promesses et cela se traduit par une baisse d'audience". Selon Médiamétrie, sur le plan national, cette tranche est loin d'être un franc succès, avec une audience moyenne de 1,58 million de personnes, pour 8,8% du public.
"Notre antenne était déjà sous-dotée par rapport à d'autres et cela rabote encore plus nos moyens. C'est très important de décrypter l'information mais encore faut-il avoir le temps et les gens pour trouver les bons invités, approfondir les reportages, etc", déclare une membre de la rédaction, auprès de l'AFP. Par conséquence, l'antenne de Rhône-Alpes ne proposera pas de journal télévisé ce soir. Selon l'intersyndicale, ce mouvement de grève "massivement" suivi est reconductible.