Retour à l'antenne pour "Vintage Mecanic". Après une première partie de saison 6 diffusée l'année dernière, l'émission consacrée à la rénovation de véhicules revient en prime time et pour cinq soirées sur RMC Découverte. Aux commandes du programme, les téléspectateurs pourront retrouver François Allain, journaliste automobile passé notamment par "Turbo" sur M6. Alors que l'audience de cette émission produite depuis 2016 par 3e Oeil Productions ("C à vous") progresse de saison en saison, puremedias.com est parti à la rencontre de son animateur.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : Quelles nouveautés découvrira-t-on dans cette saison 6 de "Vintage Mecanic" ?
François Allain : Le sommaire sera riche ! Cinq épisodes seront diffusés entre le 25 février et le 25 mars. Ce soir, nous aurons une voiture populaire servant de base à une voiture de course avec une Ford Fiesta en version Mexico. Il y aura notamment une séquence géniale avec Ari Vatanen (célèbre pilote de rallye, ndlr) qui a commencé sa carrière sur ce modèle. La semaine prochaine, nous retaperons une moto qui a plus de 100 ans ! Une Harley-Davidson de 1919 ! Nous avons tout refait grâce à un gros boulot de recherche de documents d'époque. C'est de l'archéologie automobile et j'adore faire ça ! Nous retaperons ensuite une Corvette C1 pour retomber dans l'ambiance "Happy Days" (célèbre série se déroulant dans les années 1950, ndlr) et "Grease". C'est l'Amérique de la fin des années 1950, une voiture au look extraordinaire et la première grande série de l'Histoire de l'automobile grâce à une carrosserie en fibre de verre et non plus en métal. Cette technique débarquera en France avec Alpine notamment.
Vous souhaitez aussi transformer un véhicule à moteur thermique en voiture électrique...
Tout à fait ! Ce sera l'objet du quatrième numéro. Nous serons les premiers à la télévision française à y consacrer un documentaire d'une heure. Nous allons faire ce qu'on appelle un rétrofit, c'est à dire le passage d'une voiture de collection à essence, en électrique. Nous partirons d'une Citroën 2CV fourgonnette - une version rare aujourd'hui (photo ci-dessous) - pour la transformer en voiture électrique.
Est-ce que cela ne risque pas d'agacer les puristes qui pourraient crier au sacrilège ?
Si, beaucoup de gens dans l'univers de la voiture de collection sont d'ailleurs contre cette pratique. L'émission a pour but de montrer concrètement à quoi cela ressemble. Moi-même, je ne suis pas forcément un fan du rétrofit. Je trouve par exemple illogique de le faire pour une voiture de sport comme une Porsche ou une Jaguar. Mais je suis plus ouvert pour des voitures de plus grande diffusion, populaires, de petite cylindrée, comme la 2CV ou la 4L. Il y a beaucoup de commerçants - par exemple des marchands de fruits et légumes bio - qui voudraient un véhicule utilitaire vintage, mais qui ne pourraient pas rouler légalement dans les centres des grandes villes avec ce type de vieux véhicules à essence. Le rétrofit peut être une solution dans ces cas-là. Dans le cas de la 2CV fourgonnette, cela aura été l'un de nos plus gros chantiers. Mais ça en valait le coup. Le résultat est génial sur le fond comme sur la forme ! Même si je vais me faire déchirer sur les réseaux sociaux par des collectionneurs qui vont dire que je suis un traître (rires).
Combien de personnes travaillent sur "Vintage Mecanic" ?
Nous sommes cinq à six personnes pour la partie éditoriale. Ensuite, nous avons tous les copains techniciens, avec le même noyau dur pour chaque tournage. Les restaurateurs sont aussi souvent les mêmes. C'est bon signe ! Cela prouve qu'il y a une bonne entente entre tout le monde. Et puis moi, qui prend un plaisir absolu à faire cette émission. Je suis collectionneur et journaliste auto depuis plus de 30 ans. C'est à la fois ma passion, mon métier, ma vie. J'ai une chance extraordinaire !
Vous parliez tout à l'heure d'archéologie. Vous considérez-vous comme un Indiana Jones de l'automobile ?
Rires. Il y a un peu de ça, le chapeau en moins !
Comment choisissez-vous les modèles à rénover dans "Vintage Mecanic" ?
Nous menons en amont un travail de réflexion et nous proposons des modèles à la chaîne. Il faut un mélange composé de trois éléments principaux selon moi. Des véhicules populaires qui parlent à tout le monde, des véhicules qui font rêver - ceux qu'on avait en poster dans sa chambre étant gosse, comme les Ferrari -. Et puis, il y a une troisième catégorie que j'adore, celle des véhicules hors-normes. Ca peut être des motos, des tracteurs comme dans l'un des numéros que vous verrez en mars. Et pourquoi pas un jour un bateau, un avion, une locomotive... Tout ce qui a un moteur a sa place dans l'émission. Nous avons traité par le passé des véhicules militaires, amphibies... Nous continuerons là-dessus l'année prochaine. Ca pourra être un avion de la Première guerre mondiale ou un char de la Seconde guerre mondiale. C'est important de surprendre les téléspectateurs et de leur faire découvrir des choses nouvelles sur un ton ludique. C'est l'ADN de RMC Découverte.
"Nous commençons à exporter le programme dans d'autres pays"
Une chaîne qui est un peu en train de devenir LA chaîne de l'automobile avec "Top Gear", "Vintage Mecanic", "Wheeler Dealers" et bientôt "Van Mecanic" et "Enchères mécaniques" ?
Oui, c'est vrai. Ce sont tous des programmes remarquables. A "Vintage Mecanic", nous avons en plus la chance d'être une création française et pas une adaptation d'un format étranger comme nos petits camarades. Nous commençons même à nous exporter. On vient par exemple de nous acheter certains de nos épisodes qui seront traduits pour l'Allemagne.
"Vintage Mecanic" a réuni près de 600.000 téléspectateurs pour sa saison 5. Etes-vous surpris par l'audience montante de cette émission de niche ?
Oui, je suis totalement bluffé par nos chiffres d'audience ! Nous faisons des scores de dingue ! A notre grande surprise, il y a aussi beaucoup de jeunes et de femmes qui nous regardent, même si le coeur de cible reste les hommes mûrs. C'est génial parce que les gens regardent cela en famille, comme un programme de divertissement où l'on apprend des choses. Il y a de la déconne, de l'histoire, de la technique. Les gens retrouvent la 2CV de leur grand-père, la moto de leur cousin. Surtout, "Vintage Mecanic" montre le savoir-faire des artisans, du sellier, du peintre etc... J'en suis très fier. Je pense que nous avons trouvé la bonne alchimie. L'audience monte d'année en année, c'est plutôt bon signe.
"Dominique Chapatte m'a mis le pied à l'étrier"
Comment vous êtes-vous retrouvé dans l'aventure "Vintage Mecanic" ?
Je suis arrivé en cours de projet. 3e Oeil Productions avait déjà bien avancé dessus et a pensé à moi pour l'animer. J'ai amené quelques adresses, quelques idées et quelques garagistes dans mes bagages.
Quelle restauration vous a le plus marqué ?
Il y en a beaucoup. Je dirais celles où nous avons fait de véritables reconstructions de voitures, c'est à dire celles où nous partons de zéro ou presque. Sur la saison actuelle, le chantier de la 2 CV était quand même assez bluffant.
Peut-on imaginer de nouveaux cross-over avec d'autres émissions automobiles de RMC Découverte ?
Oui bien sûr ! J'ai reçu le Tone (de "Top Gear", ndlr) dans "Vintage Mecanic", qui m'a ensuite reçu dans "Top Gear". J'ai reçu Gerry de "Wheeler Dealers", et aussi Serge Tignères qui fait des émissions historiques pour RMC. Je trouve très chouette ce principe du cross-over.
Et avec Dominique Chapatte de "Turbo" sur M6, dont vous êtes proche, ce serait possible ?
Nous verrons bien. Nous nous connaissons très bien en effet. C'est quelqu'un qui m'a mis le pied à l'étrier et je vais toujours de temps en temps co-présenter "Turbo" avec lui.
En quoi roule le présentateur de "Vintage Mecanic" ?
Au quotidien, je roule en moto car la voiture est devenue malheureusement impossible dans Paris. Dès que le week-end arrive, j'essaye de sortir une moto ou une voiture ancienne de ma collection.
Quels modèles avez-vous ?
De tout ! J'ai des véhicules populaires comme la 2CV, la Fiat 500.. J'ai des taxis anglais. Ceux qu'on voit dans "Vintage Mecanic", sont à moi par exemple.