Selon un article publié hier dans Médiapart, le ministre de la Justice François Bayrou a appelé mercredi dernier Jacques Monin, directeur de l'investigation de Radio France, afin de se plaindre d'une enquête de journalistes de franceinfo. Ce reportage d'investigation rapportait des soupçons d'emplois fictifs des assistants du MoDem au Parlement européen et a été diffusé jeudi dernier malgré l'appel du garde des Sceaux. Le maire de Pau a d'ailleurs confirmé au pureplayer d'Edwy Plenel son coup de téléphone.
"Voici ce qu'il me dit en substance : 'Des gens de chez vous sont en train de téléphoner à des salariés du MoDem, de les harceler de manière inquisitrice, et de jeter le soupçon sur leur probité. C'est inacceptable !", raconte Jacques Monin dans Mediapart. De plus, à l'antenne de France Inter, il ajoute : "Je lui réponds que harcèlement, c'est un qualification pénale, donc que je peux interpréter son coup de fil comme une pression sur moi."
De son côté, François Bayrou ne dément et s'explique à l'AFP : "J'ai dit que les jeunes femmes ressentaient comme du harcèlement ces appels sur leurs portables personnels". Il assure que "ce n'est pas une menace, ni de l'intimidation". "J'ai seulement dit que je trouvais cela choquant", poursuit-il, glissant que c'est le "citoyen" qui a appelé et non le président du MoDem ou le ministre. "Je ne fais jamais pression sur les journalistes (...) mais on n'est pas condamné au silence parce qu'on est garde des Sceaux", termine-t-il.