Avec 200 millions d'euros de dettes, le groupe Hersant Média, qui contrôle près de trente titres de presse locale, est au bord de la faillite. Suite à l'échec du rapprochement avec le groupe belge Rossel, et faute d'avoir trouvé un repreneur global, Hersant Média, qui compte plus de 7.000 collaborateurs, pourrait bien être démantelé et cédé par titre ou groupe de titres. Face à l'"urgence" de la situation et alors que le tribunal de commerce du Havre doit se prononcer ce vendredi sur le sort du quotidien Paris-Normandie, le Syndicat national des Journalistes a appelé François Hollande à "sauver" le journal régional.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, le SNJ se veut alarmant, dénonçant "la catastrophe démocratique et sociale que constituerait la disparition de Paris-Normandie", rapporte l'AFP. "C'est tout le château de cartes Hersant qui menace aujourd'hui de s'écrouler, plombé par des choix contestables, et une préjudiciable absence d'anticipation sur le numérique", déclare l'organisation professionnelle.
Pour légitimer sa demande, le syndicat a mobilisé l'article 34 de la Constitution française qui garantit le pluralisme de l'information. "La disparition de certains de ces titres de presse, souvent emblématiques de leurs régions depuis la Libération, risque de laisser sans journaux des centaines de milliers de lecteurs", dénonce ainsi le SNJ. "C'est bien le pluralisme de l'information (...) qui risque d'être remis en cause", ajoute-t-il.
Cet appel au soutien de François Hollande était également l'occasion de demander à ce que le système des aides octroyées "sans contrôle" par l'Etat à la presse (aides fiscales, pour la distribution et le portage...) soit remis "à plat", les éditeurs n'étant actuellement contraints à "aucune contrepartie".