En aparté d'une interview de Marine Le Pen publiée aujourd'hui, Etienne Mougeotte, le directeur de la rédaction du Figaro révéle que le journal "a souhaité publier quatre grands entretiens avec François Bayrou, François Hollande, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. Tous ont donné leur accord à l'exception de François Hollande, qui n'a pas souhaité répondre aux questions des journalistes du Figaro".
Invité de Christophe Barbier sur i-TELE ce matin, François Hollande a justifié son refus d'accorder une interview au quotidien de Serge Dassault. "Vous avez lu Le Figaro depuis plusieurs mois ? Ce n'est même pas une prise de position (...) Je donne des interviews à qui je veux et les titres du Figaro, ils les établissent comme ils l'entendent. Chaque jour, un discrédit, une déconsidération de ce que je suis. Ils en ont parfaitement le droit, c'est la liberté de la presse. (...) La liberté doit être totale, et bien la mienne aussi".
Début février, les journalistes du Figaro avaient eux-mêmes remis en cause les Unes du journal en adoptant une motion à l'encontre d'Etienne Mougeotte. Les journalistes lui avaient alors demandé "de veiller à ce que les articles mais aussi les titres et les manchettes rendent compte de manière complète et pluraliste de l'actualité (...) sans occulter tel ou tel sujet au motif qu'il pourrait embarrasser l'actuelle majorité". Dans les colonnes du JDD, le directeur de la rédaction leur avait alors répondu que Le Figaro est "un journal de droite et nous l'exprimons d'ailleurs de manière claire".
Au cours de cet entretien sur i-TELE, François Hollande a annoncé qu'il parlerait à la presse tous les six mois s'il venait à être élu le 6 mai prochain. "Le président de la République, tous les six mois, doit, à travers une conférence de presse, rendre compte de son action. Donc la presse pourra lui poser toutes les questions" a-t-il expliqué annonçant que s'il arrivait à se qualifier pour le deuxième tour de la présidentielle, il répondrait "à tous les médias".