Cédric O s'en prend vivement à Twitter. Invité ce matin de "L'instant M" sur France Inter, le secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques a pris pour cible le célèbre réseau social américain. Défendant le projet de l'Union européenne de couper la diffusion des médias russes Russia Today et Sputnik, y compris sur les réseaux sociaux, Cédric O a commencé par féliciter Facebook et Tiktok qui, de leur propre initiative, ont décidé de suspendre les comptes des deux médias financés par le Kremlin dès hier.
Se disant ensuite "optimiste" concernant de futures actions de Google contre RT et Sputnik, Cédric O s'en est ensuite pris à Twitter. "Twitter n'a encore rien fait ou quasiment rien. Je veux le dire ici très formellement : mettre des petits messages 'Ceci est un message sponsorisé par le gouvernement russe' quand le gouvernement russe est en train d'augmenter sa menace nucléaire est ridicule et indécent", a-t-il taclé.
Et de fustiger : "Twitter est toujours, toujours, le dernier à réagir et celui qui ne fait pas assez en matière de modération. C'est vrai en ce qui nous concerne aujourd'hui (la guerre en Ukraine, ndlr), c'est vrai en matière de cyber-harcèlement, c'est vrai en matière de pornographie accessible aux mineurs, c'est vrai en matière de haine en ligne. Je considère que ce que fait cette entreprise est très largement en-deçà de la main", a critiqué Cédric O, très remonté. Le secrétaire d'Etat a enfin assuré que les "règlements européens qui sont en train d'être discutés" lui permettront à l'avenir de "contraindre" Twitter à agir davantage. "Je n'arrive pas à comprendre leur inertie", a-t-il conclu.
L'interdiction dans l'Union européenne de Russia Today et Sputnik se précise. Ce matin, Thierry Breton, commissaire de l'UE au Marché intérieur, a précisé sur RTL que la mesure prendrait effet "dès aujourd'hui", sur la base du régime des sanctions contre la Russie mis en place par l'Union en 2014. D'ores et déjà, Facebook et TikTok ont bloqué les comptes des médias d'Etat russes en Europe. Ce matin, c'est Youtube qui a suspendu les chaînes RT et Sputnik dans l'UE.
Quant à Twitter, il a hier mis en place un label concernant les messages reprenant les informations émanant de médias financés par les autorités russes. "Ce tweet renvoie à un site internet de média affilié à l'État russe", peut-on désormais lire sur le réseau social, qui a aussi assuré dans une communication hier "s'attacher à mettre en avant les informations fiables sur le conflit" grâce à ses fils 'Moments', qui comprennent les tweets de comptes vérifiés et de médias considérés comme crédibles.