L'UE continue de sanctionner la Russie. Au quatrième jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a annoncé, ce dimanche, une nouvelle série de mesures visant à punir le régime de Vladimir Poutine. Parmi elles, la fermeture de l'espace aérien européen aux avions russes, mais aussi le bannissement de l'Union européenne des chaînes de télévision Russia Today et du média en ligne Sputnik, accusées d'être "la machine médiatique du Kremlin".
"Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales, ne pourront plus répandre leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et diviser notre Union", a expliqué la présidente de la Commission européenne en conférence de presse. "Nous développons donc des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe", a-t-elle ajouté, sans en dire davantage sur les outils en question et le calendrier de cette interdiction.
Selon toute vraisemblance, RT France, l'antenne hexagonale de la chaîne d'information internationale russe, ne devrait pas être épargnée par l'interdiction annoncée aujourd'hui par la commission européenne. Sa patronne, Xenia Fedorova, a d'ailleurs réagi dès aujourd'hui aux annonces d'Ursula Von der Leyen. Dans un tweet, elle a assuré, ce dimanche soir, que "la décision de bannir notre chaîne, dans laquelle travaille 176 salariés, dont plus de 100 journalistes, est une violation de l'Etat de droit et va à l'encontre des principes mêmes de la liberté d'expression". "Rien", selon elle, "ne peut justifier cette censure".
Depuis plusieurs jours, RT France était déjà dans le collimateur des autorités françaises. Jeudi, le président de la commission Culture du Sénat, Laurent Lafon, avait réclamé la suspension "sans délai" de l'autorisation d'émettre de RT France. "Cette chaîne a signé une convention avec l'Arcom (autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ndlr) prévoyant un certain nombre de dispositions comme le respect du pluralisme et des courants de pensée. Nous sommes dans une situation internationale d'extrême tension provoquée par la Russie. Nous ne pouvons pas être naïfs. Cette chaîne est un outil de propagande officiel et nous n'y trouvons pas l'expression d'opposants au régime russe", avait-il justifié auprès de Public Sénat.
De son côté, l'Arcom avait signifié à puremedias.com que "si elle l'estime justifié", "elle n'hésitera(it) pas à faire usage, sans délai des outils juridiques dont il dispose et qui peuvent aller jusqu'à demander la suspension de sa diffusion".
La direction de RT France avait de son côté condamné "la pression politique effectuée sur l'ARCOM". La chaîne avait assuré couvrir "depuis le début" la crise en Ukraine "en exposant tous les points de vue". "Les journalistes français composant sa rédaction ont effectué leur travail avec indépendance et professionnalisme", estimait-elle.