"C’est ignoble !" : Yves Camdeborde ("MasterChef") juge "pathétique" le partenariat entre le Guide Michelin et "Top Chef" sur M6

Décidément, la saison 16 de "Top Chef" ne fait pas l’unanimité. Alors que M6 a donné le coup d’envoi de son programme culinaire le mercredi 26 mars dernier, les langues se délient. Principale source de mécontentement, le partenariat historique entre l’émission et le Guide Michelin. Pour relancer le concept d’un format présent à l’antenne depuis 2010, la chaîne du groupe privée a annoncé pour cette nouvelle édition la possibilité pour le lauréat de décrocher ou non une étoile. Tout se jouera en finale. Les mets des deux candidats seront également jugés par les experts du petit livre rouge qui décideront "de manière collégiale", selon les mots de M6 écrits dans un communiqué de presse le 29 janvier, si "la maîtrise des techniques culinaires", "l'harmonie des saveurs" et "la personnalité que la ou le chef exprime à travers sa cuisine", méritent la récompense suprême.

Mais cette nouveauté a du mal à passer. Après les critiques de Michel Sarran dans "Marianne", c’est au tour d’Yves Camdeborde de partager un avis très tranché. L’ancien juré de "MasterChef" sur TF1 (2010-2013) puis France 2 (2022) a fait entendre sa voix ce 29 mars sur Europe 1 alors qu’il était invité du programme "La table des bons vivants" orchestré par Laurent Mariotte chaque samedi entre 11h et 12h30. Alors que l’animateur évoquait le palmarès 2025 du Guide Michelin, dont la cérémonie de remise de prix aura lieu ce lundi 31 mars à 17h à Metz, il en a profité pour interroger son convive sur le retour de "Top Chef". "J’ai autre chose à faire que de regarder ça. C’est ignoble !", a-t-il réagi en précisant qu’il parlait de la collaboration entre l’émission et la bible de la gastronomie.

La table étoilée promise au gagnant n’est pas du goût du bistronome : "Je suis cuisinier. J’ai fait un apprentissage. J’ai appris dans des maisons. Je me suis installé. C'est de l’irrespect du travail du cuisinier. Il y a des gens qui travaillent toute leur vie pour avoir une étoile, a expliqué, furieux, celui qui n’a jamais cherché à avoir d'étoiles. Je n’ai rien contre "Top Chef" bien au contraire mais c’est pathétique. C’est de l’irrespect de mon métier."

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Et le critique gastronomique du "Figaro", Emmanuel Rubin, de partager le même avis que son confrère : "L’étoile Michelin vient sanctifier une régularité, une durée, un travail, une transmission. Et là, par le biais d’un mauvais marketing, d’un bad buzz pour faire parler de soi, on la brade, c’est une étoile en chocolat qui vient abîmer les valeurs." Avant de poursuivre ses critiques contre l’institution : "Chaque année, Michelin, pour faire parler de lui, peut-être parce qu’il vend de moins en moins et qu’il a de moins en moins de clients, veut faire absolument le buzz, et ça, c’est mauvais." Et Yves Camdeborde d’ajouter : "Les gens qui connaissent le métier sont totalement désoeuvrés. Ça va à l’opposé de toutes les valeurs de ce métier. C’est inadmissible qu’on puisse en arriver là par marketing".

Pour ne rien arranger, "Top Chef" a connu son plus faible démarrage en termes d’audiences. En moyenne, entre 21h10 et 23h35, 1,85 million de téléspectateurs (13,1% du public) ont salivé devant les plats jugés par Philippe Etchebest, Stéphanie Le Quellec, Hélène Darroze, Glenn Viel et Paul Pairet. Cependant, M6 s’est classée en tête sur la cible commerciale des FRDA-50 avec 24,35%. Redressera-t-elle la barre ce mercredi ? Affaire à suivre.