Une erreur d'interprétation. France 2 a présenté ses excuses en début de semaine pour un sujet diffusé le 10 août dernier dans son "20 Heures". Ce soir-là, dans le journal présenté par Karine Baste, un reportage signé par Anaïs Bard était dédié à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, occupée par les forces russes et cible de bombardements officiellement déplorés par les deux camps. Le reportage s'ouvrait par une image choc, sur le toit de ce qui constitue la plus grande centrale d'Europe. "Ce missile planté dans le toit qui n'a pas explosé est tombé à seulement quelques mètres d'un réacteur nucléaire", indiquait la voix de la journaliste.
Sauf que le missile était en réalité une cheminée endommagée par une frappe, ce qu'a reconnu ces dernières heures France 2, qui a présenté sur Twitter ses excuses aux téléspectateurs. La chaîne a expliqué avoir eu recours en partie à des images issues de l'agence de presse APTN (Associated Press TV News), "agence de presse à laquelle France Télévisions est abonnée". "Ces images montrent les dégâts engendrés par une de ces frappes. Elles étaient accompagnées d'un texte descriptif. Par erreur, l'une d'entre elles a été mal interprétée. Elle montre une cheminée endommagée, et non un missile, comme dit dans le commentaire", a reconnu la Deux.
Et de conclure : "Nous nous excusons auprès de nos téléspectateurs pour cette fâcheuse erreur, qui ne change cependant rien à la réalité de ces frappes dont nous avons montré d'autres images". Interrogée par "Libération" sur la raison de ces excuses tardives, "France 2 souligne avoir répondu avant ses déclarations à des téléspectateurs à travers son médiateur, sans que ces dernières ne soient publiques". Le quotidien précise par ailleurs que "à l'origine, ces images proviennent du ministère russe de la Défense. (...) Elles ont ensuite été reprises par plusieurs agences de presse occidentales".