Chargée de la culture, des médias et de l'audiovisuel dans l'équipe de François Hollande, Aurélie Filippetti lève le voile sur le projet du Parti Socialiste à la présidentielle en matière de médias dans un entretien accordé à La Tribune.
D'abord, le PS entend revenir sur le mode de désignation des PDG de Radio France et France Télévisions. Durant son mandat, Nicolas Sarkozy a fait évoluer la législation pour que le chef de l'Etat en personne puisse les désigner. "Les dirigeants de (l'audiovisuel public) ne seront plus nommés par l'Elysée, mais de manière indépendante, lance Aurélie Filippetti. Ma préférence irait à une nomination par un conseil d'administration profondément réformé, élargi aux représentants du personnel et aux parlementaires de tous bords. Et les représentants de l'Etat ne participeraient pas à cette nomination."
Ensuite, le PS souhaite donner plus de moyens à l'audiovisuel public en rétablissant la redevance dans les résidences secondaires et faire quelques ajustements : stopper la fusion RFI/France 24, maintenir la publicité en journée sur France Télévisions et lancer une chaîne publique dédiée à la jeunesse "peut être à partir de France 4 et sans publicité". Quant à Hadopi, le PS ambitionne de remplacer cette loi "devenue le symbole de l'opposition entre les créateurs et leur public". Pas de licence globale mais une législation visant à faire baisser les prix de l'offre légale, tout en négociant avec les partenaires européens pour parvenir à taxer les géants d'internet "comme Google ou Amazon".