Depuis 2009, les présidents des entreprises audiovisuelles publiques sont désignés sur proposition du président de la République. Une réforme voulue par Nicolas Sarkozy, qui dénonçait l'hypocrisie du processus de désignation par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, considéré comme inféodé par l'exécutif. Le chef de l'Etat entendait également mettre fin à l'exception de ces entreprises publiques dont les PDG n'étaient pas désignés par l'exécutif.
Largement contestée jusque dans les rangs de la majorité, cette réforme n'a cessé de jeter la suspicion sur les PDG nommés par Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Hees (Radio France) et Rémy Pflimlin (France Télévisions). Elle pourrait bien être abrogée dans les prochains mois : neuf des dix candidats à la présidentielle ont signé un appel "pour un audiovisuel public indépendant" lancé par Télérama.
En effet, à l'exception de Nicolas Sarkozy, tous les candidats à la présidentielle ont signé ce texte qui appelle à la suppression de la nomination des PDG des entreprises audiovisuelles publiques par l'exécutif, une mesure qui constitue "un recul des libertés publiques" selon nos confrères. Le texte "doit être supprimé et remplacé par une procédure qui garantisse l'indépendance des présidents de l'audiovisuel public et des sociétés qu'ils dirigent", poursuit l'hebdomadaire culturel.
"Envers et contre tous, le président de la République sortant persiste, en ne signant pas (cet appel), à défendre une conception archaïque des liens entre l'exécutif et les dirigeants des chaînes et radios publiques. On pouvait contester le dispositif antérieur (...) pour autant, depuis quand, en démocratie, pallie-t-on un déficit d'indépendance par un surcroît de dépendance", s'interrogent nos confrères.