Après un joli succès l'an dernier, Victor Sauvage est de retour lundi soir sur TF1. Jean-Luc Reichmann campe pour la deuxième fois ce comportementaliste animalier et à cette occasion, l'animateur a accordé un entretien à puremedias.com. Il évoque cette expérience et le rythme de production de nouveaux épisodes, ainsi que l'aspect de cette fiction pour lequel il se bat et le difficile équilibre entre le côté divertissant et le côté plus éducatif.
Jean-Luc Reichmann revient également sur l'évolution de son jeu Les douze coups de midi, succès quotidien sur TF1 avant d'évoquer Carré ViiiP, course à la popularité qu'il qualifie d'accident audiovisuel. L'animateur a également eu le temps de jeter un coup d'oeil au nouveau jeu de Nagui, Chéri(e) fais les valises, qui n'est pas sans rappeler N'oubliez pas votre brosse à dents, que les deux hommes co-animaient.
Ca fait un an que le premier épisode de Victor Sauvage a été diffusé sur TF1. Pourquoi un délai si long avant le deuxième ?
Tout simplement parce qu'il faut toujours attendre pour voir. A cette époque complètement dingue de la télé, il est clair qu'entre le moment où on attend un résultat et le moment où on remet la machine en route... Nous avions des fondamentaux, mais il faut trouver non seulement du temps pour écrire, mais aussi du temps pour tourner, du temps pour monter. Donc tout ça, ça prend un an. Et vu que le résultat fut bon, on a tourné deux épisodes qui sont en boîte, dont un qui est diffusé lundi, qui s'appelle "Poudre aux yeux" et qui a reçu un très très bel accueil vis à vis des internautes.
Vous venez donc de tourner deux épisodes. Si ça se passe bien, est-il prévu d'en tourner encore d'autres ?
Oui, on a déjà posé des dates avec TF1 pour cet été, on a deux mois de calés pour tourner des épisodes.
Vous êtes un peu plus organisés que le premier épisode, que vous avez tourné en vous disant "on verra pour la suite" ...
Exactement. Là effectivement, il est possible que ça devienne une série pure et dure et dans ce cas, effectivement, l'agenda sera assez chargé cet été, mais c'est ce que nous souhaitons. Les écrits et les scénarii sont déjà entre les mains des auteurs. On fait des allers et retours pour être prêts au mois de juin-juillet à tourner.
Vous avez un droit de regard sur le scénario ?
Oui et je fais tout pour me battre avec TF1 et avec mon co-producteur PM pour le côté animal qui nous fait voyager et qui est, je pense, notre différence. En ce moment, c'est vrai que la comédie est bien vue, on voit qu'il y a beaucoup de séries comiques. Les hôpitaux sont bien vus aussi, les infirmeries sont bien vues, les commissariats sont bien vus. Je trouve que nous on a une force et une puissance, c'est le côté sauvage. C'est le côté où on voit la nature, les animaux, le personnage principal est un comportementaliste animalier, un vétérinaire, un soigneur. Donc c'est vraiment un horizon différent que j'essaie vraiment de défendre.
Vous employez le verbe "se battre", c'est parce que c'est difficile de faire passer ce côté ?
C'est très dur bien sûr ! C'est très très dur.
Pourquoi ?
Pourquoi ? Parce que ce n'est pas un hôpital, ce n'est pas comme je vous disais un commissariat, ce n'est pas Urgences, ce n'est pas des pharmacies, etc etc ... Et puis qui plus est, c'est un héros, il faut défendre le héros. Alors j'essaie de défendre le héros de Victor Sauvage pour dire "mais lui il peut avoir les mains dedans, il peut apprendre et faire apprendre", parce qu'il y a des messages aussi. Où on va apprendre dans l'épisode où il est arrivé qu'il y a du trafic d'animaux, qu'on apprend également que les animaux servent aussi pour faire du trafic de drogues. Donc voilà si en plus on peut faire apprendre en s'amusant et en divertissant, ça a toujours été mon fer de lance dans toutes les émissions depuis Attention à la marche. Et le midi on s'amuse bien et on apprend des choses quoi.
Pour une fiction, c'est un équilibre difficile à trouver entre le côté éducatif et le divertissement ? Il ne faut pas être trop moralisateur...
Oui, il faut trouver le juste équilibre et effectivement ne pas être trop moralisateur, ne pas faire trop de sermons, apprendre des choses en s'amusant. L'équilibre de la comédie aussi, avec la femme qu'on essaie de re-séduire, les enfants puisque Victor Sauvage a vécu sa passion en Afrique. Cette équilibre comédie, instructif, voyages, paysages et puis surtout les animaux, qui sont, je pense, un vecteur rassembleur très fort et très puissant.
On entend beaucoup de critiques sur la légitimité des animateurs qui se retrouvent acteurs à la télé. Encore récemment, Josée Dayan s'en prenait à Valérie Damidot en disant "J'enrage de voir des animateurs jouer la comédie, ce que va chercher un acteur au fond de lui est mystérieux, et je ne vois pas ce qu'il y a de mystérieux chez Valérie Damidot". Qu'est-ce que vous pensez de ces attaques ?
La plus belle des réponses a été donnée la semaine dernière par Laurent Storch, directeur des programmes de TF1, lors de l'avant-première de Victor Sauvage pour le public et pour mes fans Facebook. Devant tout le monde, il a dit « Mais pourquoi Jean-Luc en tant que comédien ? Parce que par rapport à tous les autres, les autres n'ont pas fait le Cours Florent. Ils n'ont pas été quinze ans à la ligue d'improvisation, ils n'ont pas joué pendant cinq ans sur scène dans une comédie musicale rock » et c'est vrai que j'ai toute cette crédibilité-là. Ils n'ont pas joué la comédie en voix-off de gauche, de droite et ils n'ont pas été sur scène - puisque l'année dernière encore pendant six mois j'étais sur scène dans une mise en scène par Alain Sax avec Corinne Touzet au Théâtre des Variétés.« Tous les autres n'ont pas cette crédibilité là et ce crédit-là, lui l'a », et c'est Laurent Storch qui a dit ça.
Est-ce que le rythme soutenu des représentations au théâtre l'année dernière vous a remis dans le jeu ou a changé la façon dont vous avez joué ?
Oui il y a une belle évolution bien évidemment, c'est-à-dire qu'il faut de toute manière se remettre dans le moule. Un animateur n'est pas un comédien, un comédien de fiction ne joue pas pareil qu'un comédien de cinéma, un comédien de cinéma ne joue pas pareil qu'un comédien de théâtre... Après, je m'entoure une semaine avant le tournage pour bien me remettre dedans. Je suis avec quelqu'un, on travaille ensemble sur des textes, sur des personnages. Pendant une semaine, quinze jours, un mois je me remets dans le personnage à chaque fois.
Parlons un peu des Douze coups de midi. Le jeu a démarré timidement cet été et s'est finalement imposé après plusieurs mois. Quel bilan tirez-vous de ces derniers mois ?
C'est une chance aujourd'hui, dans un monde où tout va très très vite, que TF1 nous ait laissé le temps de nous installer. Mais je l'avais dit à l'époque, je ne serais pas l'homme d'un créneau horaire ou d'un seul programme. Donc quand je suis arrivé après Les Z'amours, j'ai présenté Attention à la marche ! et TF1 m'a donné des prime time, qui ont bien marché, avec Le grand soir d'«Attention à la marche !» et autres. Après ils m'ont fait confiance, là j'étais sur Le grand quiz du cerveau samedi soir. Donc c'est une confiance mutuelle et réciproque, ce qui me permet de travailler avec TF1 en confiance. En disant voilà, "laissons-nous le temps". Au printemps 2010 ils m'ont demandé de réfléchir à un programme différent et de le commencer au mois de septembre. J'ai dit non, on arrête tout fin juin, comme ça on aura le temps de graisser la mécanique. Et aujourd'hui les gens me disent qu'ils préfèrent le jeu après tous les changements qu'on a faits, parce qu'on apprend plus.
Le programme a démarré doucement. Est-ce que, à un moment, vous ne vous êtes pas dit justement que nous n'étiez peut-être que l'homme d'un créneau horaire, d'une émission ?
Si, bien sûr. Mais je suis toujours en crainte sur moi-même, j'ai toujours soif d'être au plus proche des téléspectateurs. Et il faut se dire que la télé ce n'est pas Paris, ce n'est pas la banlieue proche. Non, la télé c'est la province. Je suis profondément ancré dans mes racines provinciales. J'ai aussi la chance d'être à la croisée des générations, j'ai des enfants en bas âge, j'ai des parents qui sont encore là. Et donc je peux être le tonton, le papa, le fils, le voisin. Mais effectivement, aujourd'hui s'il n'y a pas de prise de risques, à un moment, on s'aperçoit - mais quand je parle de prise de risques, c'est à se mettre le bide à l'envers pour de vrai ! Quand je dis "bon et bien écoutez on va arrêter au mois de juin" alors qu'ils voulaient arrêter au mois de septembre, je prends un risque fou. Mais je pense qu'au bout d'un moment le risque paie et puis le plaisir de faire. Et ça c'est très très important pour moi. Donc oui j'ai eu très très peur mais on a pris un risque ensemble et c'est ça qu'il y a de bien avec TF1, c'est qu'on travaille vraiment main dans la main.
Est-ce qu'il n'y a pas un peu de lassitude après toutes ces années d'animation. Et donc un besoin de faire ces projets extérieurs ?
Non pourquoi ? La question est dans la réponse et la réponse est dans la question, c'est justement ces petites bulles d'oxygène. Que ce soit le théâtre, les voix, l'improvisation, la fiction, la radio pendant longtemps, très longtemps. J'ai fait de la radio pendant vingt ans. Mais à l'époque quand je faisais de la fiction, du théâtre ou autre je n'avais pas la radio donc voilà j'essaie d'avoir plusieurs petites bulles d'oxygène. Et ça me nourrit. Le phénomène d'être comédien me nourrit pour être acteur, et le phénomène d'être acteur me nourrit etc. Donc tout ceci est un cercle, une petite bulle.
Et vous avez des primes en préparation ?
On y pense. On y réfléchit. On est sur une belle mécanique effectivement. Vous savez, là pour l'instant les portes restent ouvertes, je suis en contrat jusqu'à la fin du mois de juin avec TF1. Et on discute de ce qui nous ferait plaisir de faire ensemble pour la suite. Et une fois de plus, je ne serai pas l'homme d'un créneau horaire. C'est à dire que le midi, ça fait dix-sept ans que je suis là donc ça rassure tout le monde. Tu te dis "ah si Jean-Luc est là, ouf, tout va bien, on est sûr d'avoir un minimum garanti". Et en même temps, on sait que les paramètres sont nombreux. Donc voilà, à voir sur la suite.
Vous parliez de la chance que vous avez eue d'avoir le temps de vous installer avec Les douze coups de midi. C'est une chance que n'a pas eu Carré ViiiP, qui s'est arrêté au bout de quinze jours. Qu'est-ce que vous avez pensé de ces deux semaines, comment est-ce qu'on vit ça de l'intérieur, chez TF1 ?
C'était rigolo parce que c'était tellement rapide que je n'ai même pas eu le temps de le regarder. Donc ça c'est passé comme un éclair. Et le problème c'est qu'il y en a qui ont pris la foudre ! (Rires)
Même au sein de TF1, il y avait des opinions assez négatives envers ce programme. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Moi ce qui m'a surpris c'est qu'on parlait sans cesse de créer le buzz. C'était ça le claim, on est d'accord. C'était assez étonnant. Parce que moi, je crée le buzz depuis que je suis sur la longévité sans faire de vague et sans faire de bruit et puis ça me va. Donc pour moi, effectivement, je me suis interrogé face à ce claim en me demandant "mais où est-ce que ça va s'arrêter" ? D'un seul coup je me suis dit "tiens, ne serait-ce pas maintenant de la télé-irréalité" et que moi dans les émissions du midi depuis dix-sept ans, depuis plus de 6..000 émissions quotidiennes, je serais plus dans la réalité que dans l'irréalité ? Parce que ce sont les vrais gens chez moi. C'est votre père, votre soeur. Est-ce que ne je suis pas plus moi dans la télé-réalité ?
Et la course à la notoriété qui était aussi au coeur du programme, comment vous voyez ça ?
Je n'ai jamais été dans cette optique-là. Je ne fais pas ce métier pour être sur un podium en fait.
Justement vous avez dû en voir passer beaucoup qui étaient là pour ça ?
J'en ai vu passer ! Ah oui, ça passe ! Mais je ne fais pas ce métier pour être sur un podium. Je fais ce métier d'abord par plaisir, par plaisir de partager, mais partager dans les deux sens. Il faut que la réciprocité soit vraie, que les gens aient du plaisir également à recevoir ça.
Vous auriez présenté Carré Viiip ou une autre émission de télé-réalité ?
Mais pour moi je suis plus dans la réalité.
L'access de TF1 est en difficulté après l'arrêt de Carré ViiiP, la chaîne a pour l'instant mis Les Experts : Miami mais du coup, c'est assez ouvert pour des nouveaux projets. Est-ce que vous avez fait des propositions à TF1 pour l'access ?
C'est un créneau horaire qui est très très délicat, l'access. Le 18/19 heures a toujours été sinistré. C'est à dire qu'on a pu mettre énormément de programmes différents, donc là effectivement dans la mesure où il y a eu cet accident audiovisuel, on s'est tourné notamment vers moi. Mais pour l'instant je ne suis pas encore prêt à proposer quelque chose, mais je réfléchis.
Est-ce que vous avez regardé Chéri fais les valises qu'on compare beaucoup à La brosse à dent ?
Alors je l'ai regardé dans la forme mais pas dans le fond. J'en ai pensé du bien parce que Nagui s'amuse et Nagui propose toujours des choses. Il a toujours été force de proposition et on ne peut pas lui enlever ça. C'est quelqu'un de généreux qui donne tout, qui donne énormément. Et ça se voit à l'antenne. Mais ce qu'il y a de bien, c'est que lui au-moins propose des choses qui sont à son image et qui lui ressemblent. Donc je trouve que c'est vachement bien pour lui et c'était un coup de coeur Les valises.
Interview
Jean-Luc Reichmann : "Carré ViiiP, c'était de la télé-irréalité"
Publié le 17 avril 2011 à 13:14
Lundi soir, Jean-Luc Reichmann enfilera à nouveau le costume du vétérinaire Victor Sauvage. L'animateur des "12 Coups de midi" évoque son expérience de comédien, l'évolution de son jeu quotidien et l'accident audiovisuel que fut "Carré ViiiP".
Jean-Luc Reichmann dans "Victor Sauvage"© TF1/Alberto Bocos Gil
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