Mediapro n'a définitivement pas l'intention de se rabibocher avec Canal+. Ces dernières semaines, son patron Jaume Roures a publiquement fermé la porte à tout accord avec la chaîne cryptée française, tandis que Canal+ espère toujours pouvoir racheter une partie des droits de la Ligue 1 acquis en 2018 par l'opérateur basé à Barcelone.
En novembre dernier, Jaume Roures avait ainsi affirmé qu'il écartait définitivement "l'idée de sous-licencier une partie de (ses) droits" acquis près de 800 millions d'euros par an pour la période 2020-2024. "Notre modèle économique est très clair. Nous allons fabriquer une chaîne 100% foot et nous allons la commercialiser auprès de tous les opérateurs du marché et en direct sur internet", avait-il déclaré au "Figaro", quelques semaines avant de rafler le gros des droits de la Ligue 2 de foot.
Interrogé par "Les Echos" aujourd'hui, Jaume Roures reste sur la même longueur d'onde. Il maintient ainsi son projet de bâtir une chaîne avec des matchs, des interviews et des magazines autour du foot, doté d'un budget annuel de 15-20 millions d'euros, hors droits, coûtant près de 25 euros à ses abonnés et visant les 4 millions de clients. "Pour réussir, il faut parvenir à faire une chaîne très ciblée, et non pas plusieurs sports, des séries etc.", tacle-t-il en référence à Canal+.
"Nous pouvons faire grossir le bassin d'abonnés. Il y a du potentiel avec une meilleure organisation. Les clubs et les chaînes ne travaillent pas assez ensemble. En Espagne, nous discutons beaucoup sur l'accès des caméras aux vestiaires, les interviews des joueurs, les horaires des matchs, etc. Quand on met des centaines de millions d'euros dans le foot, on peut espérer améliorer les choses", a fait valoir Jaume Roures. "Or, la culture de Canal + qui a la mainmise sur le foot, n'est pas vraiment de discuter. Il est assez rare qu'ils se remettent en cause", a ensuite taclé le dirigeant de Mediapro, plus clément avec SFR qu'il aimerait bien voir distribuer sa future chaîne en France. "Avec SFR, qui a La Ligue des champions, il est logique que l'on s'entende", estime Jaume Roures.