Jean-Michel Blanquer au coeur d'une nouvelle polémique. Le ministre de l'Education nationale avait déjà créé la polémique en début de mois en accordant une interview au "Parisien", dans un article payant, pour dévoiler le nouveau protocole sanitaire dans les écoles, à la veille seulement de la rentrée du 3 janvier. Un protocole dénoncé rapidement par une majorité des enseignants et des parents d'élèves, qui a depuis été assoupli par le gouvernement, non sans provoquer une grève des professeurs le 13 janvier.
Hier soir, "Mediapart" a révélé que l'interview de Jean-Michel Blanquer dans les colonnes du quotidien francilien avait été réalisée à distance le samedi 1er janvier et depuis son lieu de vacances, à Ibiza, en Espagne. Ce lundi, "Le Parisien" a confirmé que l'entretien avait été conduit le samedi par téléphone. "Les journalistes en charge de l'entretien n'avaient pas connaissance du lieu de résidence du ministre de l'Education nationale à ce moment-là", a assuré le journal.
Interrogé ce matin dans "Europe 1 Culture Médias", Jean-Michel Savator, le directeur des rédactions du "Parisien" a expliqué pourquoi le quotidien n'avait pas révélé les conditions de l'entretien lors de sa publication le 2 janvier : "On a discuté de cette interview avec le cabinet de Jean-Michel Blanquer le 30 et le 31 décembre 2021. On était à quelques heures du réveillon. Le cabinet nous a demandés si on pouvait faire l'interview à distance. J'ai donné mon accord. On ne savait pas où il était. Ce n'est pas du tout les usages de faire des enquêtes de police sur l'endroit où se trouvent les interlocuteurs qu'on interroge".
Autre point problématique de l'interview : la photo pour illustrer l'entretien, qui montre Jean-Michel Blanquer assis sur un siège, dans ce qu'il semble être son bureau. Selon Europe 1, la photographie a en fait été prise le 12 novembre dernier dans le cadre d'une précédente interview du ministre de l'Education nationale. Le dirigeant du "Parisien" a expliqué que ce n'était "pas l'usage" de dater les illustrations : "Je n'ai pas le sentiment d'avoir trompé nos lecteurs en publiant cette photo qui avait deux mois. Honnêtement, qu'est-ce que ça change qu'il ait fait cette interview d'Ibiza, de son bureau ou d'ailleurs ? Je pense que le sujet n'est pas là". "Je pense qu'on est dans une campagne électorale et que tout le monde fait de la politique. Certains représentants de l'opposition surjouent l'indignation. Ca fait partie du jeu d'une campagne. Nous n'avons pas à être mêlés à ça", a-t-il conclu. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.