"L'important n'est plus de participer", lance Alexandre Boyon. Hier après-midi, le Comité international olympique a fait savoir qu'il maintenait les Jeux olympiques de Tokyo, qui se disputeront du 24 juillet au 9 août 2020. "Le CIO reste pleinement engagé vis-à-vis des JO de Tokyo et, à un peu plus de quatre mois de l'ouverture de ces Jeux, il n'est pas nécessaire de prendre de décisions radicales et toute spéculation à ce stade serait contre-productive", a déclaré le CIO dans un communiqué. Et d'ajouter : "Toute la chaîne logistique relative à la préparation des Jeux a été analysée et des plans de rechange sont en place en cas de perturbation prévue."
Ce mercredi, dans un édito publié sur le site "france.tvsport", Alexandre Boyon, journaliste à France Télévisions, qui détient les droits de retransmission des JO à Tokyo, estime que "face à la pandémie Covid-19", "les enjeux doivent prendre le pas sur les Jeux". "Les anneaux de JO ont désormais beaucoup de zéros derrière. Les retombées sont énormes, les impacts colossaux. Des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde, des milliards de dollars, d'euros ou de yens engagés", indique-t-il, rappelant que "les Jeux de Tokyo attendent 207 délégations" cet été.
"Hormis les périodes de guerre, jamais les Jeux n'ont été annulés, ils se sont relevés des différents boycotts et même de la prise d'otages meurtrière de la délégation israélienne à Munich en 1972. L'olympisme se remettra d'un report ou d'une annulation", assure Alexandre Boyon, expliquant par ailleurs que "les compétitions de qualification olympiques ne peuvent se tenir", tout comme "les épreuves test des installations japonaises". "Les athlètes ne savent pas qui sera qualifié et selon quels critères, leur préparation est mise en parenthèses, l'équité et l'excellence ne sont plus de mise", ajoute-t-il.
Selon le journaliste sportif, "alors que le monde est en guerre pour éradiquer le Covid-19", le Comité international olympique, "tellement attaché à sa notion de trêve olympique", va devoir "admettre que la diplomatie n'arrête pas un virus" et que l'une des solutions "est de s'armer de patience". "Annuler ou reporter les Jeux de 2020, ce n'est pas annuler définitivement les JO", souligne Alexandre Boyon. Et d'ajouter : "On espère secrètement qu'une décision rapide viendra au Japon". "Quoiqu'il en coûte, le mouvement olympique sortirait grandi à opter pour le choix d'un report, 'plus vite, plus haut, plus fort' pour reprendre la vraie devise du CIO", conclut-il.