"Lui c'est lui, et moi c'est moi". Dans l'édition de "Libération" de ce lundi, Johan Hufnagel, directeur en charge des éditions, fait une mise au point concernant la nomination de son frère, Charles Hufnagel, au poste de directeur de la communication d'Edouard Philippe, le nouveau Premier ministre. "Ça va mieux en le disant. Quelles étaient les probabilités pour qu'un des responsables de la rédaction d'un titre de gauche soit le frère du responsable de la communication d'un Premier ministre de droite ?", entame le journaliste.
Dans cette tribune, intitulée "A propos de mon frère, directeur de la com de Matignon", Johan Hufnagel souhaite rappeler son indépendance par rapport à son frère : "Il est de droite, je suis de gauche (...) Il est clair que nous sommes dans deux camps irréconciliables : nous ne faisons pas le même métier. Lui fait de la communication politique, moi du journalisme, et le plus loin nous sommes l'un de l'autre d'un point de vue professionnel, le mieux tout le monde se porte". Il souligne qu'entre eux n'existent "pas d'interférence", "pas de discussions", "pas d'informations", et "pas de conseils."
"Vous n'êtes pas obligés de me croire. Mais la lecture des archives devrait vous renseigner sur la réalité. Pour ceux qui auraient encore des doutes (sans parler de ceux qui ne seront jamais convaincus), je rappelle que la rédaction de 'Libération' est totalement libre", poursuit le directeur en charge des éditions du quotidien, précisant : "De même, les actionnaires n'interviennent jamais dans la ligne éditoriale, n'en déplaise aux paranoïaques et aux complotistes."
La Société des journalistes et personnels de "Libération" indique aussi son positionnement après cet édito. "Ce lien de parenté entre un responsable de Matignon et un membre de la direction de 'Libération' peut soulever des questions légitimes", déclare la SJPL, ajoutant qu'elle "n'a jamais constaté d'interférences entre les fonctions publiques ou privées exercées par Charles Hufnagel et nos choix éditoriaux". Même si elle "exprime sa pleine confiance" à Johan Hufnagel, la Société des journalistes et personnels "restera très vigilante quant à l'indépendance de la rédaction de toute pression extérieure."