Nouveau rebondissement dans l'affaire du co-fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange. Quelques jours après la publication de plus de 70.000 documents officiels de l'armée américaine sur la guerre en Afghanistan, Julian Assange avait été accusé de viol par la justice suédoise. Alors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international, il avait été arrêté par la police britannique en décembre 2010. Après avoir payé une caution de 280.000 euros, il avait été placé en liberté surveillée et avait tenté d'échapper à une extradition vers la Suède ou les Etats-Unis, où il pourrait être condamné pour espionnage, en se réfugiant dans l'enceinte de l'ambassade d'Equateur à Londres auprès de qui il demandait l'asile politique.
Mercredi, alors que la décision des diplomates équatoriens se faisait attendre, les autorités britanniques ont menacé de lancer un assaut contre l'ambassade du pays dans le cas où elle refuserait de livrer Julian Assange à la justice britannique. "Le Royaume-Uni a l'obligation légale d'extrader Julian Assange vers la Suède (...) et nous restons déterminés à remplir cette obligation", a déclaré un porte-parole du Foreign Office. Une menace rejettée "de la manière la plus énergique" par le ministre des affaires étrangères sud-américain qui a souligné qu'"une entrée non autorisée dans l'ambassade d'Equateur serait une violation flagrante de la Convention de Vienne" sur les missions diplomatiques.
Après deux mois d'attente, les autorités équatoriennes ont annoncé en début d'après-midi qu'elles avaient finalement décidé d'accorder à Julian Assange l'asile politique. Une décision chahutée par le Foreign Office britannique qui assure toutefois qu'elle "ne change rien". "Nous sommes déçus" par la décision de Quito, a indiqué le Foreign Office. "Mais, conformément à notre législation, M. Assange ayant épuisé toutes ses possibilités d'appel, les autorités britanniques sont dans l'obligation de l'extrader vers la Suède. (...) La décision du gouvernement équatorien ne change rien à cela".