Les Bohringer sont depuis mardi au coeur d'une polémique familiale. Dans la cadre de son concours annuel de courts-métrages "La Collection Canal+", la chaîne cryptée a laissé à sept familles du cinéma français (les de Caunes, les Astier, les Elmaleh, les Girardot, etc.) le soin de sélectionner chacun un scénario dans lequel ils avaient envie de jouer. Les sept scripts retenus sont assurés d'être financés et d'être diffusés sur Canal+ lors d'une soirée spéciale.
Mais voilà, Richard et Romane Bohringer ont choisi "Putain de Lune", un scénario écrit par ... Lou Bohringer, fille et petite soeur des deux acteurs. Annoncé sur la page Facebook de la collection, ce choix a provoqué un déluge de commentaires (450 commentaires et 470 partages pour une page qui ne compte que 1.700 fans !). Les internautes, offusqués ou franchement moqueurs, ont repris l'information sur les réseaux sociaux où les Bohringer sont accusés de "piston", de "népotisme" et sont ironiquement comparés aux frères Karabatic.
Face à la bronca, Canal + a déclenché sa communication de crise. Ce matin, la chaîne précise qu'un premier jury - dont les Bohringer ne faisaient pas partie - avait auparavant fait le tri parmi les 215 scénarios reçus. Celui-ci a sélectionné le projet de Lou Bohringer "compte tenu de sa qualité" et l'a proposé aux deux acteurs avec 3 ou 4 autres textes. "La proposition de court-métrage leur étant destinée en tant qu'acteurs, c'est uniquement après sélection par ce jury que Richard et Romane Bohringer ont eux-mêmes choisi le projet de Lou Bohringer, en toute liberté éditoriale et artistique", explique la chaîne. Tout cela doit être vu comme un "clin d'oeil dans cette collection consacrée aux enfants de la balle".
Dans le même communiqué, l'acteur qui a obtenu, en 1988, le César du meilleur acteur pour "Le Grand Chemin" s'étonne de la "polémique" provoqué par son choix. "Ce scénario, je l'aurais choisi même s'il n'avait pas été écrit par ma fille. Moi qui ai participé à des dizaines de courts métrages à titre bénévole pour aider de jeunes réalisateurs, je ne voyais pas pourquoi m'interdire le premier film de Lou, surtout dans une collection où on nous appelle à jouer en famille". Une réponse qui, pour l'instant, ne semble pas convaincre les réseaux sociaux.