RMC dans le vert. Avec un fond de grille stabilisé, la radio d'opinion, sixième radio de France (5,8% de part d'audience, +0,5 point sur un an) signe une belle rentrée 2022, selon Médiamétrie, avec 3,19 millions d'auditeurs au quotidien, ce qui représente une progression de 141.000 individus en un an. "Apolline Matin" (489.000, +59.000 sur un an) "Estelle midi" et "L'After Foot" sont à classer parmi les succès. "Rothen s'enflamme" (200.000 auditeurs, -57.000 sur un an) et "Génération After Foot" (89.000 auditeurs, -28.000 sur un an), la nouvelle venue dans la grille cette saison, sont en revanche en repli. À l'heure du bilan, puremedias.com s'est entretenu avec le directeur général de RMC, Karim Nedjari.
Propos recueillis par Ludovic Galtier
Comment résumeriez-vous cette vague pour RMC ?
Karim Nedjari : Je crois que le symbole de cette rentrée réussie est le succès d''Apolline matin', une formule qui combine information, convictions et sourire. C'est une émission que l'on a imposée il y a deux ans, elle entame sa troisième saison. Cela prouve qu'en radio, il faut du temps pour que les émissions s'installent.
RMC est la seule généraliste, hormis France Inter, à progresser sur un an (+141.000). La matinale d'Apolline de Malherbe se réveille et gagne 13%, l'interview politique 18%. Comment expliquez-vous ce rebond ?
RMC s'est recentrée sur les préoccupations des Français. RMC, c'est le pouvoir d'achat, RMC, c'est l'absence de médecins à la campagne, RMC, c'est le prix de l'électricité chaque jour, RMC, c'est l'école... Il faut que nous soyons au service des citoyens français. Le succès s'explique aussi par une offre de débat permanent, la confrontation de toutes les opinions, à partir du moment où on a un point de vue républicain et respectueux. C'est ça RMC, c'est cette capacité à être le reflet d'une France qui en ce moment cherche la lumière au bout du tunnel.
"Arnaud Demanche a réussi à apporter une 'humanité dans la matinale"
Cette vague valide aussi votre stratégie d'aligner un humoriste, en la personne d'Arnaud Demanche, dans la matinale...
Effectivement, nous avons deux pointes dans les audiences, à 7h20 et à 8h20. Mais ce qui est important, c'est qu'Arnaud s'est fondu dans l'équipe. Il apporte de la bonne humeur, de la convivialité, de la proximité. Ce n'est pas un humour cynique, c'est un humour de bonne humeur. Tout à l'heure, je disais que l'époque est compliquée, on a besoin de sourire. Il a réussi à apporter une humanité dans cette matinale en créant une complicité avec Charles (Magnien), Emmanuel Lechypre et Apolline de Malherbe, c'est son talent.
Quelle émission, hormis la matinale, est un motif de satisfaction ?
Si je ne me trompe pas, avec "Estelle midi", RMC est troisième radio de France (derrière France Inter et RTL, ndlr). Estelle Denis, c'est la personnalité de RMC, c'est la copine avec qui vous avez envie de déjeuner au restaurant. Elle a cette capacité à être toujours dans le débat, dans l'humour, elle a ce flair incroyable de trouver les bonnes problématiques du midi. Et elle va y apporter de l'information, de la conviction et de l'engagement.
"Je savais que la 'Génération After Foot' allait être une oeuvre de longue haleine"
Dans un autre registre, quelle analyse faites-vous du score de "Génération After Foot", nouveauté de la rentrée installée de 20h à 22h en lever de rideau de "L'After Foot", qui a laissé filer 28.000 auditeurs sur un an?
La radio souffre énormément à partir de 18h. Même à partir de 17h, toutes les radios sont dans le rouge, toutes ! Entre 20h et 22h, pour l'instant on n'y est pas encore ! Aux côtés de Nicolas Jamain et Nicolas Vilas, on a mis toute une nouvelle génération d'animateurs, Walid Acherchour, Sofiane Zouaoui etc... Ces enfants de "L'After Foot" et de RMC, qui ont 20-22-25 ans, ont accepté de relever le défi de la radio. On pense qu'il va falloir du temps pour installer ce laboratoire. Si on a eu quelques soucis d'audience entre 20h et 22h, c'est aussi parce qu'il y a eu beaucoup de matchs que les gens préfèrent regarder à la télé. Pour l'instant, tout n'est pas parfait mais il n'y a pas vraiment d'enjeux commerciaux à ce moment-là. Cela ne me dérange pas de prendre des risques dans cette case et je savais que ça allait être une oeuvre de longue haleine. On est en train de créer "L'After Foot" de demain.
Y aurait-il aussi des aménagements à trouver pour "Rothen s'enflamme !" ?
Non non, Jérôme a repris le flambeau l'an dernier d'une émission qui avait souffert ("Top of the Foot" présentée par Mohamed Bouhafsi en 2020-2021, ndlr). Après une saison incroyablement forte, il est 13e podcast de France et a quasiment retrouvé les scores de Christophe Dugarry ("Team Duga" sur RMC de 2016 à 2020, ndlr). Il est présent sur les réseaux sociaux et réussit à faire des coups, récemment encore avec Noël Le Graët et Christophe Galtier. La promesse est tenue. Même si la progression fulgurante qu'il a eu l'an dernier est un peu freinée en cette rentrée ("Rothen s'enflamme" est écouté entre 18h et 20h par 200.000 auditeurs en moyenne en cette rentrée, contre 257.000 un an plus tôt, ndlr), on reste persuadés que tout est bon. Sur la cible commerciale des hommes de 25-49 ans, il est bon sur les trois critères.
"Si les Bleus s'y mettent, on pourrait avoir de bonnes audiences en janvier"
Où retrouvera-t-on RMC en janvier ? La Coupe du monde de football au Qatar devrait booster votre fin d'année. Gagner des positions dans la hiérarchie est-ce jouable ?
C'est difficile de faire des pronostics parce que souvent, vous dépendez du parcours des Bleus autour desquels on aura six journalistes. Si les Bleus s'y mettent, on pourrait avoir de bonnes audiences lors de la prochaine vague de janvier. Ce que je peux dire c'est que l'on a vendu quasiment tous les espaces publicitaires de la radio numérique. Après, on sait d'où on vient, que c'était compliqué ces dernières années. On est en train d'inverser la courbe. La grille est cohérente avec le public mais la radio c'est tellement lent, qu'il faut surtout consolider.