Que retenir de l'année médiatique écoulée ? Pour la sixième année, puremedias.com a proposé à plusieurs personnalités de revenir sur ces douze derniers mois, avec la désormais traditionnelle "Année médias vue par...". Au tour de Jérôme de Verdière, animateur de "La revue de presse" sur Paris Première et co-auteur des textes de Laurent Gerra sur RTL.
La personnalité médiatique de l'année ?
Bruno Jeudy. Je ne peux pas allumer ma télévision sans voir Bruno Jeudy. Partout. Tout le temps. Je ne sais pas si cet homme, au demeurant sympathique, a une famille mais, si c'est le cas, elle ne doit pas le voir très souvent. C'est une sorte de super-héros, doté du pouvoir d'ubiquité : au même moment sur BFMTV à expliquer que Macron est foutu à cause des gilets jaunes et sur France 5 à raconter comment Macron va profiter de la crise des gilets jaunes. C'est pas Bruno Jeudy, c'est Bruno lundi, mardi, mercredi et tous les autres jours de la semaine. Je finis par rêver de lui. C'est vous dire si mes nuits ne sont pas très glamour.
La personnalité politique de l'année ?
Jean Lassalle. Après avoir obtenu 1,21% des voix à l'élection présidentielle, d'après mes calculs, il sera élu en 2072. Ce n'est donc pas seulement la personnalité politique de l'année 2018 mais la personnalité politique du siècle. Ce qui m'arrange puisqu'il m'a promis un ministère en cas de victoire... Donc parlez-moi autrement, merci !
Le coup médias de l'année ?
Le coup de matraque d'Alexandre Benalla.
Le mensonge médiatique de l'année ?
Les réseaux sociaux. Twitter, gigantesque bistrot du commerce dans lequel il n'y a rien à boire peuplé de personnes sans identité qui déblatèrent, seuls, des avis en général inconséquents. Et Instagram, paradis artificiel, peuplé de mythomanes qui s'inventent une vie qu'ils sont incapables de vivre. PS : Sachez que je retwitterai cette interview à sa parution, ce qui fait de moi au mieux un schizophrène, au pire un con que je dénonce par ailleurs.
L'émission TV de l'année ?
"La Revue de Presse", un lundi sur deux à 20h50 en direct sur Paris Première. (Ce n'est pas de la prétention, hein, comprenez le bien, j'y suis obligé par contrat.)
L'émission radio de l'année ?
La chronique de Laurent Gerra, tous les matins à 8h45 dans la matinale de RTL. (Ce n'est pas de la prétention, hein, comprenez le bien, j'y suis obligé par contrat.)
La série de l'année ?
"Dix pour cent" et "Baron noir". Il faut arrêter avec le masochisme français qui consiste à déprécier les auteurs de chez nous en comparaison à leurs homologues américains. Ceci dit, "Voisin, voisine" me manque.
Le dérapage médias de l'année ?
Ce n'est pas à proprement parler un dérapage, c'est le regard perdu, désemparé, d'une infinie perplexité teintée d'effroi, des invités de "On n'est pas couché" lorsque Christine Angot leur pose une question. L'un des trucs les plus rigolos de la télévision française.
Le flop TV/radio de l'année ?
La bagarre entre Booba et Kaaris. Un combat de boxe de piètre qualité et mal filmé en plus. Je suis sûr qu'un affrontement entre Herbert Léonard et Frédéric François en gare de La Souterraine, tourné par les caméras de France 3 Limousin, aurait eu plus d'allure.
Le/la journaliste de l'année ?
A cette question, je réponds : Yves Calvi. Comme l'an dernier. Et comme l'année d'avant. Si Pure Médias me pose la même question en 2067, je ferais la même réponse. Les deux plus grands journalistes de tous les temps sont : Yves Mourousi et Yves Calvi. Mais vu que l'un est quand même beaucoup plus vivant que l'autre... Je le sais, je le vois tous les matins à RTL ! Vient alors une question subsidiaire ? Faut-il forcément se prénommer Yves pour être un grand journaliste ? Et une autre : si Yves Rocher avait fait le Centre de Formation des Journalistes plutôt qu'un CAP parfumerie, la presse aurait-elle gagné un maître ? Et les gels-douche en auraient-ils perdu un ? Autant de questions qui, je le sais, vont tarauder vos lecteurs.
L'animateur/animatrice de l'année ?
Guy Lux sur Télé Melody... Sinon Anne-Elisabeth Lemoine. C'est l'incarnation d'une forme de génie féminin : une écoute patiente et un questionnement pertinent, un charme discret et une coquinerie dans l'oeil, une bonne humeur communicative et une sincérité empathique. Bref : elle est sensass', comme disent les jeunes.
La personnalité médiatique qui marquera 2019 ?
Alain Finkielkraut. Parce que c'est mon idole. Et que je ne savais pas où le placer dans ce questionnaire. Je n'allais tout de même pas le mettre dans "La série de l'année". Ce qui me fait penser qu'il serait formidable dans "Plus Belle La Vie". Après avoir animé un café-philo au bar du Mistral, Alain Finkielkraut s'éprend de Mirta Torres, l'épouse de Roland Marci, sensible aux thèses du philosophe sur la défaite de la pensée. Mirta va-t-elle succomber au charme d'Alain ? Thomas, le fils de Roland, parviendra-t-il à empêcher son père d'assommer Alain avec un volume de 'L'être et le néant' (638 pages tout de même !) ? Le capitaine Nebout fera-t-il revenir l'ordre dans le quartier du Mistral ? Samia Nasri convaincra-t-elle Alain de s'épiler intégralement pour plaire à Mirta ? Vous le saurez dans l'épisode 134883 de Plus Belle La Vie.
BONUS vidéo - Votre meilleure souvenir télé/radio en 2018 ?