Face aux sanctions financières et pétrolières qui ont été prises par l'Union Européenne à l'égard de l'Iran afin de forcer le pays à renoncer à son programme nucléaire, les autorités iraniennes ont décidé de contre-attaquer sur le terrain de la culture. Alors que de nombreux cinéastes iraniens, considérés comme des opposants hostiles au régime de Mahmoud Ahmadinejad, sont victimes d'une profonde répression sur le territoire national, l'Iran a décidé d'élargir sa censure en Europe.
Le ministre délégué en charge du cinéma au Ministère de la Culture iranien Alireza Sajadpour a ainsi laissé entendre que l'Iran pourrait décider de boycotter le festival international du film de Venise, qui se tiendra du 29 août au 8 septembre prochain. "En tenant compte du fait que l'Union européenne a imposé les plus fortes sanctions inhumaines et illégales contre l'Iran, nous pensons naturellement boycotter le festival de Venise", a ainsi déclaré le ministre dans les pages du quotidien Tehran Times.
"Nous examinons la situation actuellement pour ne pas autoriser la présence de films iraniens dans leurs festivals (en Europe) en raison des sanctions des Européens contre le peuple iranien", a-t-il ajouté. Deux films pourraient être impactés par ce boycott : "La maison paternelle" du réalisateur Kianoush Ayari, nommé dans la catégorie "Horizon" (hors compétition), et "At Any Price" du réalisateur américain d'origine iranienne Ramin Bahrani en compétition pour le Lion d'Or.
En 2011, alors qu'il était emprisonné en Iran, le cinéaste Jafar Panahi était parvenu à transmettre aux organisateurs du Festival de Cannes son dernier projet baptisé "Ce n'est pas un film" qui avait été présenté hors compétition, avant d'être diffusé lors de nombreux autres festivals.