La fédération UMP de Paris a fait savoir hier soir sur Twitter sa volonté d'exclure de ses rangs l'un de ses militants, Stéphane Journot. En cause, un tweet que ce dernier a posté lundi en réaction à une action menée par Act Up dimanche 4 août devant la fondation Jérôme Lejeune à Paris.
Adepte des coups d'éclat, l'association de défense des droits des homosexuels avait ce jour-là dégradé la façade de la fondation portant le nom du découvreur de la trisomie 21. Les militants d'Act Up visaient en fait par cette action la directrice de la communication de l'institution, Ludovine de la Rochère, également présidente du collectif "La Manif pour tous". Les membres de l'association arboraient pour l'occasion sur leurs tee-shirts l'un des emblèmes historiques d'Act Up, le triangle rose. Réagissant à ces images le lendemain, Stéphane Journot, très impliqué dans l'opposition au mariage pour tous depuis plusieurs mois, a alors publié ce message sur son compte Twitter : "Ce qui est cool avec Act Up, c'est qu'ils portent déjà le triangle rose. Ca va faciliter les choses...".
Le tweet du militant UMP a rapidement créé la polémique sur le célèbre réseau social. Nicolas Gougain, le porte-parole de l'association Inter-LGBT, a ainsi accusé sur Twitter le jeune militant UMP d'"apologie de la déportation pour motif d'homosexualité" avant de l'interpeller : "Vous vous sentez intelligent après votre tweet ?". Interrogé par le Lab d'Europe 1, le jeune militant, qui a effacé son tweet par la suite, a expliqué avoir "voulu faire de l'humour en disant (que les militants d'Act Up) sont faciles à repérer dans la rue". Il a ajouté qu'il avait souhaité "faire réagir les militants d'Act Up, mais aussi leurs soutiens, sur la stupidité de leur action". Expliquant que "le fait de s'identifier à un des symboles des camps de concentration n'est (...) pas de (s)on fait, mais du leur", il a dit regretter que les élus ayant condamné son tweet n'aient pas également condamné "les actions violentes de l'association Act Up".
Le militant a finalement présenté ses excuses en fin d'après-midi, hier, toujours sur le réseau social : "Je me permets néanmoins d'apporter mes excuses aux personnes qui ont pu être choquées par mes propos. Rappelant que bien sûr la déportation est un acte ignoble. Le triangle rose, symbole de souffrance, ne doit pas être récupéré politiquement, ni par moi,... ni par Act Up". Un mea culpa qui ne devrait pas l'empêcher d'être exclu par sa fédération UMP qui, dans un tweet, a condamné "fermement" hier soir les propos de son adhérent. Contacté de nouveau ce matin par "Le Nouvel Obs", le jeune militant a déclaré ne pas avoir encore été contacté par son parti et a jugé la réaction de ce dernier "exagérée". De son côté, le porte-parole de l'Inter-LGBT, Nicolas Gougain, a salué sur Twitter cette "réaction rapide et salutaire" de l'UMP, espérant que la fédération aille bien "au bout de la procédure" d'exclusion engagée.