La Commission nationale de l'informatique et des libertés se fâche contre Google, comme le rapporte Le Figaro. En juin dernier, l'organisme de contrôle français demandait au géant américain de l'internet de lui fournir des informations précises sur sa nouvelle politique d'utilisation des données personnelles des utilisateurs de ses services. Rappelons que celle-ci a changé depuis mars 2012 avec le lancement de nouvelles règles d'utilisation pour Gmail, Youtube ou encore Doodle.
Ces changements inquiètent les autorités de nombreux pays européens dont la France. La Cnil avait ainsi récemment dénoncé le manque de transparence et de clarté de Google sur son utilisation des données personnelles collectées sur ses clients. L'entreprise américaine est par exemple accusée de ne pas laisser le choix à ses utilisateurs de lui communiquer ou pas ces données sensibles. La firme californienne peut ainsi, pour l'instant, lire en toute liberté le contenu des emails de ses internautes pour ensuite leur proposer une publicité ciblée particulièrement prisée par les annonceurs.
Sommé à plusieurs reprises par les autorités européennes de se mettre en conformité avec le droit en vigueur, Google a contesté le raisonnement juridique des organismes de protection européens et n'a pas donné suite à leurs demandes. Selon l'entreprise, sa "politique de confidentialité respecte la loi européenne" et lui "permet d'offrir des services plus simples et plus efficaces". Insatisfaite de cette réponse, la Commission nationale de l'informatique et des libertés a donc décidé d'entamer en France une procédure de sanction à l'égard du géant américain comme elle l'avait déjà fait en 2011. A l'époque, la Cnil avait infligé une amende de 100.000 euros au moteur de recherche en raison, déjà, de sa collecte des données personnelles des internautes.
Une procédure qui ne devrait cependant pas faire trembler le géant américain de l'internet, d'un point de vue financier du moins. L'amende maximale que pourrait lui infliger la Cnil s'élève ainsi à 150.000 euros. Une broutille pour un groupe ayant réalisé l'année dernière 10,7 milliards de dollars de profits. La situation pourrait cependant se compliquer pour la firme californienne si la justice française était saisie. Cela impliquerait ainsi d'autres amendes potentielles et surtout des injonctions plus contraignantes pour le moteur de recherche.