Le CSA dénonce l'attitude des chroniqueurs de "L'Émission pour tous", présentée tous les jours en fin d'après-midi sur France 2 par Laurent Ruquier. Les Sages ont n'ont pas dirigé des blagues d'un "caractère misogyne" lors d'un débat sur la sous-médiatisation du football féminin. L'émission du 22 janvier dernier s'intéressait au sujet alors que, quelques jours plus tard, le CSA organisait les "24 heures du sport féminin", pour dénoncer sa sous-représentation (7% des retransmissions sportives). "Pensez-vous que l'on devrait diffuser plus de foot féminin à la télévision ?", avait sondé l'animateur. Verdict sans appel du public : 85 réponses favorables et 43 réponses négatives.
Mais l'avis des chroniqueurs et intervenants semblait quelque peu différent. "C'est une punition pour un journaliste sportif de commenter un match féminin. C'est comme présenter la météo", s'était d'emblée agacée Christine Bravo. "C'est assez chiant le foot féminin. Il y a des sports vraiment plus adaptés aux femmes", avait ajouté le journaliste sportif Jérôme Jessel. "Lesquels ?", lui avait alors demandé Laurent Ruquier. "La vaisselle !", avait-il répondu, sous les huées du public. "Ceci dit, il a raison : une machine à laver aussi ça dure 90 minutes", avait lancé l'humoriste Jérémy Ferrari avant d'ajouter : "Si c'est pour voir des filles en baskets et en survet', je préfère aller aux Halles le samedi après-midi".
Après cette petite blague, l'humoriste Verino est arrivé sur le plateau pour un sketch sur le sujet. "Ce qui me choque, c'est qu'on ne s'est pas rendu compte plus tôt que le foot est un sport fait pour les femmes. Quitte à voir quelqu'un simuler, autant voir quelqu'un qui le fait vraiment bien...", avait-il lancé avant d'ironiser sur l'impossibilité de faire valider par 11 femmes une photo de groupe. Après ce sketch, Christine Bravo avait expliqué ne pas aimer les jambes des footballeuses : "Vous êtes jolies mais vos guiboles on dirait des poteaux, j'en veux pas". "Pour faire courir plus vite ses filles, les entraineurs leur montrent les cages en leur disant qu'il y a des soldes au fond", avait conclu l'humoriste Titoff.
Des blagues qui n'ont pas du tout fait rire les membres du CSA qui a alerté France 2 sur "le décalage (...) entre, d'une part, les actions menées au niveau du groupe pour promouvoir l'image et la place des femmes et, d'autre part, le contenu des programmes, notamment la teneur des propos échangés dans des émissions de divertissement diffusées à des horaires de grande écoute". Le 13 février dernier, le CSA a donc décidé "d'intervenir" auprès de France 2. Cette procédure, comparable à une "alerte", n'entraîne aucune sanction.