Régulièrement moqué pour la lenteur de ses procédures, le Conseil supérieur de l'audiovisuel n'a pas tardé à réagir après l'annonce, par le chef du bureau parisien d'Al Jazeera, de la possibilité de diffuser les images des sept assassinats de Mohamed Merah sur la chaîne d'information en continu du Qatar. "Le CSA invite les chaînes à ne pas diffuser ces images", ont ainsi indiqué les Sages. Rappelons qu'Al Jazeera est disponible sur les réseaux ADSL, câble et satellite en France.
D'ores et déjà, TF1 a indiqué par la voix de sa journaliste et présentatrice Laurence Ferrari que la chaîne ne diffusera aucune image tournée par Mohamed Merah. BFM TV a fait de même quelques minutes plus tard par le truchement d'un message de son directeur sur Twitter, tout comme le groupe France Télévisions et le groupe Canal+ (y compris sa filiale i-TELE).
D'autre part, Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, s'est prononcé "bien sûr" contre une telle diffusion. "Je pense que cette incitation, sur des cerveaux souvent dérangés ou fragiles, à la violence, au meurtre, est tout à fait détestable", a indiqué Monsieur Juppé ce matin sur Radio Classique. Quant à Nicolas Sarkozy, il a appelé Al Jazeera à ne diffuser "sous aucun prétexte" la vidéo, "par respect pour les victimes et par respect pour la République".
Il y a quelques heures, Al Jazeera a confirmé avoir bien reçu, lundi, une clef USB par voie postale. Elle contenait un montage vidéo de 25 minutes. "On voit toutes les attaques perpétrées à Toulouse et à Montauban dans l'ordre chronologique, c'est-à-dire l'assassinat du premier soldat, après les trois soldats et enfin l'attaque de l'école (...) Il y a eu un mixage de musiques et de chants religieux, des lectures, des récitals de versets coraniques. En montant les coups de feu au moment des assassinats, on entend les voix de cette personne qui a commis les assassinats. On entend aussi les cris des victimes et les voix ont été déformées", a expliqué le chef du bureau parisien d'Al Jazeera.